Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/556

Cette page n’a pas encore été corrigée

respondantes des ondulations. Mais on a depuis découvert des cristaux qui s’écartent complétement de cette uniformité de relation ; de sorte que, dans ce cas encore, la nature spéciale du milieu doit intervenir pour particulariser les effets éprouvés par les différents rayons lumineux. Il est utile de signaler ces spécialités délicates quand l’expérience les fait apercevoir et permet de les constater avec précision. Car ce sont autant de conditions caractéristiques auxquelles toute constitution supposée du principe lumineux devra satisfaire pour devenir une vérité physique ; et ainsi leur connaissance nous est nécessaire pour élever nos conceptions sur ce sujet difficile, au rang des réalités.

» Voici maintenant la copie exacte de la feuille que Fresnel m’avait remise, et dont je déposerai l’original dans les archives de l’Académie. »

TEXTE DE FRESNEL.

« Il est évident qu’il faut chercher dans la constitution individuelle de ces particules la cause des phénomènes de coloration auxquels elles donnent naissance, puisqu’ils sont indépendants de leur arrangement, et qu’en même temps, ils dépendent tellement de leur forme, que, suivant la nature du fluide, la lumière tourne de droite à gauche, ou de gauche à droite, selon l’expression de M. Biot, qui est l’énoncé le plus simple des apparences du phénomène.

» Je suppose que ces particules sont constituées de manière à imprimer aux ondes lumineuses qui les traversent, les mêmes modifications que l’appareil dont je viens de parler, c’est-à-dire que la lumière éprouve la double réfraction dans l’intérieur de chaque particule, et qu’elle est modifiée en outre à son entrée et à sa sortie, comme elle le serait par la double réflexion complète.

» Dans la suite du mémoire que j’ai l’honneur de soumettre à l’Académie, je fais voir d’abord que les rayons qui ont éprouvé une certaine réfraction dans une particule ainsi constituée, doivent subir la même réfraction dans toutes les particules semblables qu’ils traversent successivement, quels que soient les azimuths de leurs sections principales. Ainsi l’hypothèse que j’ai adoptée peut expliquer (ce qui au premier abord paraissait difficile à concevoir) comment il se fait que la double réfraction exercée par des particules aussi irrégulièrement arrangées, ne développe que deux systèmes d’ondes lumineuses dans le fluide. Elle rend également raison de tous les autres phénomènes que je viens de décrire, et conduit enfin à une formule extrêmement simple, dont on déduit immé-