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logues, des roches de sédiments formées au sein des eaux ; tandis que d’autres, comme les ardoisières du département des Ardennes, où l’on ne trouve point de traces d’êtres organisés, et qui offrent d’ailleurs un clivage régulier dans plusieurs sens, paraissent être le « résultat d’une cristallisation qui s’opérait lorsque l’écorce de la terre était encore, par sa grande chaleur, à l’état de fluidité. »

ANATOMIE. — Structure des poumons. — M. Bazin qui avait adressé, dans les séances du 21 mars et 18 avril, divers dessins et préparations ayant pour objet de montrer le mode de terminaison des bronches, rappelle que ses observations sur ce point d’anatomie conduisent à des résultats bien différents de ceux qui ont été récemment soumis à l’Académie. (Voir page 296 l’extrait d’une communication de M. Bourgery.) Suivant M. Bazin, les poumons d’aucun mammifère n’offrent à l’extrémité des canaux aériens une disposition telle que celle qu’on a désignée sous le nom de canaux labyrinthiques ; dans tous, au contraire, « les bronches, après s’être divisées, subdivisées ou ramifiées un plus ou moins grand nombre de fois, finissent par donner des ramuscules très courts qui se terminent en cul-de-sac. Ce sont les extrémités de ces ramifications, et les renflements qu’elles présentent quand elles sont distendues, que la plupart des anatomistes ont pris pour des cellules ou des vésicules. »

PHYSIQUE. — Lettre de M. Fresnel à M. Arago, sur la portée des phares lenticulaires.

« J’ai eu l’honneur de faire connaître à la Commission des phares, dans sa dernière séance, à laquelle vous n’avez pu assister, un fait qui répond à cette question si souvent élevée depuis l’adoption du système de phares imaginé par mon frère :

» Jusqu’à quelle distance peut être aperçue la lumière émanée des appareils lenticulaires les plus puissants ?

» Le phare à éclipses, allumé depuis le 1er de ce mois sur le mont d’Agde, a été vu durant plusieurs nuits consécutives du phare du mont Béarn, près de Port-Vendres, à la distance d’environ 92 kilomètres ou 23 lieues de poste.

» M. Tabouret, qui vient d’installer ces deux phares, m’assure que les éclats de l’appareil du mont d’Agde, observés du cap Béarn, avaient une durée de plusieurs secondes, et il ne doute pas qu’ils ne puissent être aperçus dans les montagnes à quelques lieues plus loin.