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Les expériences microscopiques faites plus récemment par M. Balsamo, professeur d’histoire naturelle au lycée de Milan, ont confirmé les idées de M. Bassi sur la nature de la muscardine. Cet observateur a reconnu que l’efflorescence blanche, qui se montre à la surface du ver mort depuis quelque temps, est due en effet au développement d’une multitude de plantes cryptogames : ces plantes lui ont paru, appartenir au genre botrytis. L’espèce dont il s’agit ici, le B. Bassiana offre suivant lui les caractères suivants : floccis densis, albis, erectis, ramosis ; ramis sporidiferis sporuilis subovatis.

De nombreuses observations l’ont conduit à reconnaître :

« 1o. Que cette mucidinée ne se voit jamais que sur des vers morts de la muscardine, qu’elle ne se rencontre jamais parmi les diverses espèces de moisissures qui se développent sur des vers desséchés artificiellement ; qu’on peut la reproduire sur tel individu qu’on choisira, en lui communiquant les germes pris sur un ver affecté de muscardine ;

» 2o. Que la peau du ver attaqué de la maladie est parfaitement saine, et que les éléments morbifiques gisent dans un pigmentum sous-cutané, qui peut augmenter de volume, et envahir presque toutes les parties intérieures du ver et de la nymphe ;

» 3o. Que ce pigmentum offre un amas de petits grains semblables aux spores de la moisissure, lesquels, dans des circonstances favorables, s’allongent en filaments qui portent des germes capables de reproduire le véritable Botrytis Bassiana. »

« À cette occasion, M. Duméril communique une observation qui, dit-il, a quelque analogie avec ce fait, c’est que souvent, après les pluies d’automne, on trouve attachées contre les murs un grand nombre de mouches mortes, étalées, bien conservées et excessivement gonflées dans la région de l’abdomen, dont le corps se trouve couvert d’une poussière blanche, très fine.

» En examinant à la loupe cette poussière et la matière qui remplit le ventre, il est facile de reconnaître que c’est une véritable moisissure développée constamment de la même manière, et qui peut-être a été également la cause de la mort de ces insectes, comme les trysiphés font périr les plantes qu’elles attaquent. »