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» 2o. Parce que, chez les poissons, les nerfs olfactifs par leur origine, et les cavités nasales par leur disposition ont toujours conservé les caractères qui, chez les animaux, les différencient des nerfs et des organes du goût.

» 3o. Parce que les matières odorantes n’ayant pas, comme caractère essentiel, l’état de vapeur, puisqu’en dernière analyse elles agissent à l’état de solution sur la membrane olfactive des animaux qui respirent dans l’air, rien ne s’oppose à ce que, dissoutes dans l’eau, elles puissent être odorées par les poissons.

» 4o. Parce qu’en général l’odeur des aliments les distinguant beaucoup mieux que leur saveur, le sens de l’odorat est plus utile aux poissons que celui du goût pour les guider dans le choix de leur nourriture, surtout lorsque ces animaux vivent dans les eaux de la mer, si fortement sapides.

» 5o. Parce que les taupes et les musaraignes possédant des nerfs optiques que l’on peut suivre depuis leur origine, semblable à celle des animaux de la même classe, jusqu’à leur terminaison au globe de l’œil, on ne peut pas dire qu’une branche de la cinquième paire les fasse voir.

» Ces conclusions, favorables à la névrogénie, telle que l’a conçue le savant M. Serres, ne s’appliquent nullement au sens du toucher, qui, commun à toutes nos parties, sans faire d’exception pour les organes de la vue, de l’ouïe, de l’odorat et du goût, est nécessairement exercé par des nerfs d’origines différentes. »

Botanique.Deuxième mémoire sur les résédacées ; par M. Auguste
de Saint-Hilaire.

Ce travail fait suite au mémoire dans lequel l’auteur a fait connaître les cinq verticilles qui entourent l’ovaire. C’est ce dernier organe (gynécée) qui fait le sujet de ce nouveau travail.

Dans son mémoire sur les affinités du réséda, M. de Tristan a dévoilé, dit l’auteur, la véritable structure de la capsule des plantes de ce genre. Son opinion a mérité l’assentiment de M. de Candolle, et M. Auguste de Saint-Hilaire s’est proposé de la confirmer par de nouvelles preuves.

« L’ovaire uniloculaire du reseda phyteuma est prismatique, sexangulaire et terminé par trois têtes coniques, dont chacune est couronnée par un stigmate, et qui alternent avec un nombre égal de placentas pariétaux. Les parties décidément ouvertes dans le fruit, sans être adhérentes dans l’ovaire, sont intimement rapprochées ; mais avant la maturité, on peut déjà juger de quelle manière la déhiscence s’opère. Du point inter-