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royaume, il arriverait pour de très grands nombres à des proportions limites qui différeraient très sensiblement, quoique la composition et le mode d’opérer du jury soient identiques dans les deux parties de la France.

» Et s’il prend la France entière, il va trouver une troisième proportion limite qui ne représentera ni le nord ni le midi, mais un moyen terme idéal : certes, telle n’est pas l’idée qu’on peut se former d’un terme final vers lequel gravitent les solutions de tous les jurys d’un pays. »

M. Navier demande à présenter quelques remarques relativement à la distinction que l’on a semblé établir entre les faits naturels, dont on regarderait les uns comme étant assujettis à des lois invariables, et les autres comme étant entièrement fortuits et accidentels, et par suite comme ne pouvant donner lieu à des investigations fondées sur des méthodes rigourenses. « M. Navier pense que les faits de toute espèce sur lesquels peuvent porter nos observations, et même les faits politiques ou judiciaires dans lesquels interviennent les passions et les intérêts humains, dépendent également de lois déterminées et subsistantes, fondées sur la nature de l’homme. Ce principe étant admis, on en conclura nécessairement que l’observation attentive et régulière des faits peut donner des lumières sur des événements à venir, en mettant en évidence les effets des lois dont il s’agit, et conduire à établir des résultats auxquels on pourra accorder un certain degré de confiance, dont le calcul des probabilités a surtout pour objet de donner la mesure. La plupart des objections que quelques personnes présentent contre ce calcul, tiennent d’ailleurs à ce qu’elles supposent que l’on prétend par son moyen être en état d’assigner que tel ou tel événement aura lieu ; tandis que les résultats auxquels le calcul des probabilités conduit, ne consistent jamais que dans l’évaluation des diverses probabilités qui appartiennent respectivement à plusieurs événements prévus, et dont la possibilité est admise. »

Tératologie. — Explication au sujet de l’embryon de Syra ; par
M. Geoffroy-Saint-Hilaire.

« Le vomissement d’un embryon par un jeune garçon est un fait unique dans les annales de la science, et tellement paradoxal que les deux enquêtes elles-mêmes, qui furent faites avec tant de soin à Syra et à Nauplie, en