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Physique terrestre.Seconde lettre de M. de Freycinet à M. Arago, sur les eaux thermales d’Aix en Provence nommées les bains de Sextius.

« Depuis la dernière lettre que je vous ai écrite, je n’ai cessé d’observer tous les jours le débit et la température des deux principales sources d’eau chaude d’Aix : celles des bains Sextius et des Bagniers. Aucune diminution ne s’est fait encore remarquer dans le produit de ces sources, et je n’ai vu non plus aucune variation notable dans leur température.

» Je ne m’étonne point de cette lenteur ; car s’il est vrai, comme l’histoire nous l’assure, que les eaux de Barret mettent vingt-deux jours à se rendre aux bains Sextius, cene peut être qu’à la fin du mois “tout au plus, que les phénomènes que j’attends pourront être sensibles.

» Dans la caisse d’eau minérale que je vous ai adressée, se trouvent deux échantillons d’une substance qu’un habile pharmacien de cette ville, M. Icard, a obtenue en faisant évaporer une certaine quantité de ces eaux. Il désire qu’une note explicative qu’il a rédigée, soit également mise sous les yeux de l’Académie, et vous la trouverez ci-jointe.

» On remarque sur le point où surgissent les eaux des bains Sextius, et sur la surface extérieure de la maçonnerie du bassin qui environne la source, deux sortes de dépôts provenant du suintement des eaux ; ils sont identiques peut-être quant au fond, mais ils s’offrent à l’œil, l’un sous une couleur blanche, l’autre sous une couleur grisâtre. J’en ai ramassé des fragments que je vais vous adresser par la diligence.

» Dans les instants de liberté que me laissent mes observations, je cherche à réunir des témoignages et d’autres renseignements qui puissent éclairer la question dont je m’occupe.

» L’ouvrage du docteur Robert sur les eaux minérales d’Aix, m’a fourni des nombres qui, combinés avec ceux que j’ai obtenus moi-même, et avec d’autres qui sont également dus à des observateurs dignes de foi, m’ont permis d’établir des comparaisons qui ne me semblent pas sans intérêt.

» M. Robert, page 139 de l’ouvrage cité, annonce que la température des bains Sextius est de 28° R. = 35°,00 centigr., etc. ; page 147, que cette même température est de 29° R. = 36°87 centigr. Il était naturel que j’écrivisse à cet habile médecin, pour avoir l’explication de ces assertions contradictoires.

» Sa réponse m’apprend que la température 35°,00 centigr. a été obtenue en avril 1811, par la commission chargée par l’Académie de Marseille de faire l’analyse des eaux minérales du département des Bouches-