Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/339

Cette page n’a pas encore été corrigée

soit sur l’autre, il grêla sans interruption depuis une heure jusqu’à quatre sur toute la chaîne du pays depuis le mont Dore jusqu’au-delà de Riom et de Volvic.

» Entre 4 et 5 heures la grêle cessa, les nuages ne formaient plus qu’une seule couche ; mais ils présentaient souvent le phénomène que j’avais observé le matin, c’est-à-dire qu’ils se groupaient, puis versaient à la lueur des éclairs une énorme quantité d’eau. Le vent du sud avait cessé, celui d’ouest soufflait seul et chassait ces trombes effrayantes. »

MÉTÉOROLOGIE. — Extrait du Journal du brick le Candide (de Manille), commandé par M. Gabriel Lafond, concernant des aurores observées dans l’hémisphère austral [1].

« Le 14 janvier 1831, étant par la latitude 45° sud, et par la longitude du centre de la Nouvelle-Hollande, nous vîmes une aurore australe. Les aurores vues dans l’hémisphère nord ayant été appelées boréales par les savants, il est naturel de donner le nom d’australes à celles vues dans l’hémisphère sud. Le siècle dernier, il y a eu de grandes discussions sur ces phénomènes et sur leur cause…

» Le 14 janvier, dans la position où se trouvait le navire, le soleil s’était couché à 7 heures 30 minutes ; mais la nuit se fit seulement à 9 heures, et même, long-temps après, une grande clarté existait à l’horizon, et à quelques degrés au-dessus, dans la partie de l’O. S. O. et S. O. ¼ O. ; l’amplitude vraie étant ce jour de 30° sud. À 11 heures, cette clarté diminua considérablement, et à minuit l’obscurité était presque complète, le soleil se trouvant alors vis-à-vis la partie la plus sud du globe, par rapport à nous. À minuit et demi, des rayons de lumière parurent dans la partie du N. E. ; ils commençaient à 30° au-dessus de l’horizon, et se dirigeaient vers notre zénith. À une heure, ces rayons devinrent beaucoup plus lumineux et plus brillants, et s’étendirent davantage vers le nord. À deux heures, ils étaient dans leur plus grand éclat, et embrassaient toute la partie du ciel comprise entre le N. N. E. et le N. O. du compas, depuis 20° au-dessus de l’horizon jusqu’à 10° ou 15° au-delà de notre zénith.

  1. Les météorologistes ont déjà recueilli un bon nombre de descriptions d’aurores polaires observées dans l’hémisphère sud ; mais, si notre mémoire ne nous trompe, plus personne avant M. Lafond n’avait vu ces lueurs atmosphériques au nord du zénith, par la faible latitude de 45°. Sans ajouter, pour le moment, à notre remarque plus d’importance qu’il ne faut, nous dirons qu’à l’époque des observations de M. Lafond, l’aiguille aimantée horizontale des variations diurnes de l’Observatoire de Paris, avait une marche très irrégulière.