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HISTOIRE NATURELLE.Extrait d’une lettre de M. Gay à M. de Blainville, datée de Valdivia, le 5 juillet 1835, concernant les habitudes des sangsues au Chili, et la tendance que montrent les reptiles dans le même pays, à devenir vivipares.

« … Ce qu’il y a de particulier, c’est qu’ici toutes les sangsues vivent aussi dans les bois et jamais dans l’eau ; je ne puis faire une course, une herborisation, sans avoir les jambes maltraitées par leurs piqûres. Elles rampent sur les plantes, les troncs, montent même sur les arbrisseaux, et ne s’approchent jamais des marais ou des rivières ; la seule que le hasard m’ait fait découvrir dans ces endroits est une très petite espèce de branchiobolelle, qui a la singulière habitude de vivre dans la cavité pulmonaire de l’auricula Dombeii ; c’est en disséquant ce mollusque que j’ai eu occasion de la rencontrer. Déjà dans les environs de Santiago j’en avais découvert une autre espèce qui vit aussi sur les branchies, mais sur celles de l’écrevisse.

» Un fait non moins intéressant, et qui mérite sans doute votre attention, c’est la tendance qu’ont, dans ces régions australes, les reptiles à devenir vivipares. Le plus grand nombre de ceux que j’ai disséqués m’ont fourni ce fait remarquable. Ainsi, non-seulement l’innocente couleuvre de Valdivia met au jour ses petits vivants, mais encore tous ces jolis iguaniens, voisins du genre leposoma de Spix, et qu’à cause de leurs belles couleurs j’ai appelé provisoirement chrysosaurus. Les espèces que j’ai soumises à cet examen, même celles qui pondent à Santiago, m’ont toutes, sans exception, signalé ce phénomène ; de sorte qu’il m’est permis de le généraliser. Les batraciens m’ont aussi fourni certains exemples ce genre, quoique en général ils soient tous ovipares. Cependant un genre voisin des rhinella de Fitzinger, et dont plusieurs espèces assez agréablement peintes font partie de mes collections, m’a constamment prouvé que ce genre était constamment vivipare, et venait par conséquent augmenter les preuves d’un fait d’autant plus remarquable que tous les exemples se trouvent réunis dans un rayon de deux ou trois lieues seulement. »

HISTOIRE NATURELLE.Extrait d’une lettre de M. Robert à M. de Blainville, datée de la barre du Sénégal, le 19 janvier 1830, concernant une spirule.

« Je m’empresse de vous faire savoir que nous avons déjà recueilli, M. Leclencher (chirurgien-major de la Recherche) et moi, la spirule que vous m’aviez recommandée.