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saire que le cristallin change de forme, pour voir d’une manière distincte à des distances très variées[1]. »

Physique du globe.Note sur la température et sur l’écoulement des sources thermales, par M. Longchamp.

M. Longchamp admet, avec la plupart des physiciens de notre époque, « que les eaux thermales doivent leur haute température à l’état d’échauffement dans lequel se trouve l’intérieur du globe. La conséquence nécessaire de cette opinion, ajoute-t-il, c’est que les eaux thermales doivent avoir une température constante. Quant au volume, je dis que ces sources, provenant de profondeurs très grandes, de bassins probablement très spacieux, leur écoulement doit être peu influencé par le plus ou moins d’abondance des eaux pluviales. Ainsi, s’il ne s’agit que de mon sentiment, je dis que la chaleur des eaux thermales est probablement constante, et que leur volume est toujours sensiblement le même. » Après ce préambule, M. Longchamp s’attache à prouver que les anciennes observations, faites ordinairement sans précaution et avec des instruments dont la graduation n’est pas bien connue, ne peuvent être invoquées pour établir la constance de la température des sources thermales. Quant à leur volume, M. Longchamp affirme qu’au moment où il s’occupa de cette question en 1820, il n’y avait que deux sources thermales sur 5 ou 600 qu’on en compte en France, savoir, les sources du Mont d’or et de Vichy, dont le produit fùt connu ; encore le jaugeage n’avait-il été fait que dans une seule saison.

Le Mémoire de M. Longchamp est accompagné de treize tableaux.

  1. M. Maunoir ajouterait beaucoup à l’intérêt scientifique du travail dont on vient de lire l’extrait, s’il profitait de l’occasion favorable que son habileté, comme oculiste, vient de faire naître, en répétant avec la participation de M. Gabriel les ingénieuses expériences que le docteur Thomas Young exécuta sur un certain nombre d’individus opérés de la cataracte. Dans les expériences actuelles, on peut craindre que la vision distincte et la vision parfaite aient été confondues. Toute incertitude à cet égard disparaîtra, au contraire, si M. Maunoir se détermine à opérer à l’aide de l’optomètre. Avec cet instrument, M. Young trouva que les personnes privées de cristallin, n’ont pas la faculté de voir parfaitement à diverses distances. (Note du R.)