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vant M. Stone, était aussi grande que Jupiter. À 4h 46′ 39″, il en vit tomber une troisième à l’est de Jupiter, et encore plus obliquement que la précédente. Enfin, à 4h 53′ 59″, l’éclat que jeta une quatrième étoile m’excita à quitter la lunette. Cette dernière était la plus belle de toutes ; elle tomba obliquement dans l’azimuth 20° ouest. Stone, qui tournait le dos à ce côté du ciel, lequel d’ailleurs était caché pour lui par des arbres, crut qu’il venait de faire un éclair. L’étoile laissa une trace lumineuse très étroite et sensiblement tortueuse, qui resta visible pendant ao secondes environ. Ce météore avait une intensité égale au plus grand éclat de Vénus dans ce pays. Je dois rappeler qu’au Cap, la lumière de cette planète est assez vive pour occasioner des ombres bien marquées et qui accusent distinctement la forme des corps interposés, non-seulement quand elles se projettent sur une muraille blanche, mais même quand elles tombent sur le sol. Vous pouvez être sur que, si je suis encore au Cap au mois de novembre prochain, je ne manquerai pas de faire attention aux étoiles filantes dans les nuits du 13 et du 14, quoique jusqu’à présent je soie porté à ne voir dans tout ceci qu’une coïncidence fortuite. J’ajouterai cependant que depuis le 14 je n’ai vu aucun météore un peu considérable. »

physique du globe. — Lettre de M. Freycinet à M. Arago sur les premières expériences faites à Aix en Provence, aux bains de Sextius.
(Voir le Ier volume des Comptes Rendus, page 445.)

« Depuis mon arrivée en Provence, qui n’a pu avoir lieu qu’à la fin de janvier, je me suis occupé avec zèle de tout ce qui se rapporte à la mission que l’Académie a bien voulu me donner. Indépendamment de la source des bains Sextius et de celle du bassin de Barret, qui jouent le rôle principal dans tout ce qui a été écrit sur les eaux d’Aix, j’ai exploré une vingtaine de fontaines, de sources et de puits dont les eaux chaudes, à ce qu’on assure, ont une relation non douteuse avec les premières. Partout j’ai déterminé leur température par un nombre assez grand d’observations et avec des précautions assez minutieuses pour qu’on puisse compter sur leur exactitude. J’ai aussi mesuré le débit des deux sources principales, celles des bains Sextius et des Bagniers, et pris des échantillons des eaux dont il importe le plus de constater l’identité. Plus tard, j’aurai l’honneur de rendre un compte détaillé à l’Académie de toutes mes expériences ; mon but n’est pour l’instant que de lui faire connaître la marche générale des travaux auxquels je me suis livré, et de prendre ses ordres sur ce qui pourrait lui paraître à propos que je tentasse encore.