Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Libri. À l’appui de cette assertion, M. Libri cite un passage du mémoire de M. Sédillot, où l’on fait adopter à l’auteur de l’histoire déjà citée, les idées de Delambre, qui avait affirmé que les Arabes avaient admis sans la moindre modification l’Astronomie des Grecs et où l’on semble rapporter textuellement un passage qui se trouve à la page 154 de l’ouvrage de M. Libri, mais en le tronquant et le modifiant tellement que cette idée semble en effet ressortir d’une phrase où l’auteur avait voulu dire le contraire.

» Ainsi M. Sédillot ayant commencé par attribuer aux Arabes une découverte importante qu’ils n’avaient point faite, et n’ayant point montré toute l’exactitude nécessaire dans les citations d’un ouvrage publié récemment, ils n’est pas étonnant, ajoute M. Libri, que ces circonstances aient pu contribuer à jeter quelque incertitude dans l’esprit des personnes appelées à discuter la réalité de la découverte de la variation, attribuée par M. Sédillot à Aboul-Wefâ.

» Relativement à la nouvelle lettre de M. Sédillot, dont M. Arago vient d’entretenir l’Académie. M. Libri croit ne devoir insister que sur deux points principaux : d’abord il est inexact de dire, comme l’affirme M. Sédillot, que les plus célèbres astronomes orientaux aient été antérieurs à Aboul-Wefâ et qu’on puisse expliquer par là le silence des successeurs de l’astronome de Bagdad. Ensuite M. Libri signale la grande difficulté que les plus illustres philologues ont toujours rencontrée quand il s’est agi d’établir un fait historique uniquement sur l’âge incertain d’un ancien manuscrit.

» Il suffirait de citer Nassir-Eddin, dont le nom est devenu si populaire même en Occident, pour prouver que les plus illustres astronomes orientaux n’ont pas précédé Aboul-Wefa. D’autre part, en disant que Nassir-Eddin n’a pas parlé de la variation, parce qu’il s’est borné à copier Ptolémée, on ne ferait que fournir des arguments à ceux qui, comme Delambre, pourraient croire, à tort cependant, que les Arabes n’ont rien ajouté aux connaissances astronomiques des Grecs. Mais sans descendre jusqu’à Nassir-Eddin, M. Libri fait remarquer à l’Académie que M. Sédillot a été dans l’erreur lorsqu’il a affirmé qu’Ibn-Younis étant contemporain d’Aboul-Wefâ, ne pouvait pas parler de la découverte de la variation attribuée à ce dernier. Car si la variation avait été découverte par Aboul-Wefâ en 975, comme l’afIirme M. Sédillot, Ibn-Younis qui, dans la table Hakemite rapporte des observations faites l’an 1007, et qui écrivait par conséquent plus de trente ans après Aboul-Wefa, se serait trouvé placé dans les meilleures conditions possibles pour rendre compte d’une découverte si importante qui aurait été faite assez long-temps avant l’époque à