Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même courant peut les produire simultanément et séparément, quoiqu’à des degrés très différens. J’ai cherché à atténuer la faculté calorifique jusqu’à ce que le courant électrique ne possédât plus que la faculté décomposante.

» L’appareil que j’ai eu l’honneur de présenter à l’Académie il y a un mois, réunit les conditions voulues pour mettre le fait en évidence.

» J’ai commencé d’abord par m’assurer qu’en augmentant les dimensions de cet appareil et opérant avec des lames de platine, ayant depuis un centimètre carré de surface jusqu’à deux centimètres, la quantité de gaz oxigène recueillie croissait à peu près comme les surfaces. Je suis parvenu à obtenir, en 24 heures, 10 centimètres cubes de gaz. Nul doute qu’il n’y ait eu augmentation dans la quantité d’électricité dégagée pendant la réaction de l’acide nitrique sur la potasse, puisque les dimensions de l’appareil avaient été considérablement augmentées : le diamètre du cylindre de verre avait 8 centimètres. L’expérience ayant été disposée comme il a été dit dans ma dernière communication, si l’on interrompt le circuit métallique en un point quelconque, et que l’on plonge les deux bouts libres du fil de platine dans deux petits godets remplis de mercure ; puis, que l’on établisse la communication entre ces derniers au moyen d’un fil de platine de de millimètre de diamètre, la décomposition chimique continue dans l’appareil sans changement sensible. Introduisons maintenant dans le circuit un multiplicateur ordinaire pour mesurer l’intensité du courant ; on trouve que cette intensité ne change pas, quel que soit le diamètre du fil interposé entre les deux godets. Ainsi donc le courant qui produit une si grande abondance de gaz, passe aussi bien dans un fil d’une ténuité extrême que dans un fil de plusieurs millimètres de diamètre. Ce n’est pas tout : si l’on place le fil microscopique dans lequel passe une grande quantité d’électricité, vis-à-vis de l’ouverture de l’appareil thermo-électrique (pile électrique), destiné à accuser des centièmes de degré de température, on trouve que celle du fil microscopique n’a pas changé à l’instant où l’on a fermé le circuit.

» Si ce même fil avait servi à établir la communication entre les deux élémens du plus petit appareil voltaïque possible, tel que celui que Wollaston a construit avec un petit dé à coudre, ce fil serait devenu incandescent. Voila donc un courant produisant des décompositions assez énergiques, qui est privé de la faculté de changer sensiblement la température de fils de métal excessivement fins faisant partie du circuit. Les propriétés de ce courant sont d’autant plus remarquables, qu’on ne