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Géographie.Rapport sur un mémoire de M. Vincent Geslin, concernant les globes et les cartes en relief.
(Commissaires, MM. Girard, Navier, Beantemps-Beanpré, rapporteur.)

M. Vincent Geslin avait proposé d’introduire dans l’enseignement, des globes et des cartes en relief. « Nous admettons, disent les commissaires, que c’est sur des globes qu’il faut appeler l’attention des jeunes gens qui commencent l’étude de la géographie ; mais nous ne pensons pas qu’il soit nécessaire que ces globes soient exécutés en relief et sur des échelles assez grandes pour pouvoir rendre sensibles, à l’œil et au toucher, les principales inégalités de la terre.

» L’exécution d’un globe modèle en relief, d’un grand diamètre, entraînerait nécessairement dans des dépenses considérables ; et, de quelque manière que l’on s’y prît pour en multiplier ensuite les exemplaires, on ne pourrait jamais arriver à les mettre, pour le prix, à la portée des institutions particulières.

» À l’égard des reliefs de portions peu étendues de la surface de la terre, nous accordons qu’il serait avantageux, sous quelques rapports, de les mettre sous les yeux d’élèves qui auraient préalablement acquis une connaissance générale de la terre, sur des globes et cartes ordinaires : mais, pour que de tels reliefs pussent devenir vraiment utiles, il faudrait les exécuter sur des échelles beaucoup plus grandes que l’échelle du relief de la France qui a été adoptée par M. Geslin ; or, dans ce cas, ces reliefs deviendraient de véritables objets de luxe, très difficiles à manier, et peu d’institutions particulières pourraient les acquérir.

» Vos commissaires ne peuvent partager l’opinion de M. Geslin, à l’égard des globes en relief qu’il propose de substituer aux globes ordinaires pour l’enseignement de la géographie élémentaire ; mais ils ont vu, avec plaisir, que ce professeur mettait déjà en usage une méthode simple et susceptible encore de perfectionnements pour donner à ses élèves une idée exacte des différentes parties de la terre.

» Cette méthode, qui n’est pas nouvelle, consiste à faire tracer à la craie, par les élèves, sur un grand globe uni, peint en noir, ayant les

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  1. Le Dépôt général de la Marine possède un globe en relief de 18 pouces de diamètre, qui a été exécuté, en 1777, par M. l’ingénieur-hydrographe Lartigue.