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ou l’autre distance, apogée ou périgée, de l’excentrique ; et, après avoir considéré attentivement ce que nous avons exposé et déduit pour ce point, nous avons trouvé que sa distance au centre du monde, vers le côté du périgée de l’excentrique, sur la ligne qui passe par les centres, est égale à la distance qui est entre le centre du zodiaque et le centre de l’excentrique. »

Le passage qu’on vient de lire, en le supposant authentique, donnerait à l’astronomie arabe un caractère particulier qu’on s’était accordé à lui dénier. Jusqu’ici, en effet, chacun disait avec l’auteur de l’Exposition du Système du Monde : « L’activité des astronomes arabes s’est bornée aux observations ; elle ne s’est point étendue à la recherche de nouvelles inégalités ; sur ce point ils n’ont rien ajouté aux hypothèses de Ptolémée. » On voit que ce passage aurait besoin de rectification si Aboul-Wefâ avait découvert la variation avant Tycho-Brahé. Aussi, pour éclaircir ce point curieux de l’histoire des sciences, l’Académie a-t-elle chargé une commission, composée de MM. Biot, Arago, Damoiseau et Libri, d’approfondir quelques doutes qui se sont élevés, et surtout cette difficulté sérieuse, présentée par un des quatre commissaires (M. Libri) : Si Aboul-Wefâ a reconnu la troisième inégalité du mouvement de la Lune, comment se fait-il qu’aucun des auteurs arabes qui lui ont succédé n’en ait parlé ? Ne serait-il pas possible que le passage, découvert et traduit par M. Sédillot, fut une interpolation dans une copie de l’ouvrage de l’astronome de Bagdad, postérieure à l’époque de Tycho ?

Physique.Sur les propriétés des courants électriques propagés à travers un liquide ; par M. Ch. Matteucci.

On sait principalement, par les recherches de MM. Marianini et Bigeon, quelle influence exerce, sur la production d’un courant électrique, l’étendue relative des surfaces métalliques plongées dans un liquide et formant elles-mêmes le couple électro-moteur. On sait qu’à mesure que la distance des plaques dans le liquide est plus grande, il faut, pour obtenir le maximum d’effet, augmenter la surface de laquelle part le courant, relativement à la surface qui le reçoit, et cela d’autant plus que le liquide est moins bon conducteur. Ainsi, dans un couple cuivre et zinc, l’élément cuivre doit, en général, avoir plus d’étendue. À ce fait, M. Matteucei a déjà, dans un autre mémoire, ajouté cet autre fait : que l’étendue des surfaces plongées conserve les mêmes rapports, lorsque ces surfaces sont de même nature, toutes les deux cuivre, par exemple, et destinées seu-