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haut-fourneau, doit différer de la mienne dans les points les plus essentiels. La réclamation de M. Chevremont est donc la suite d’une méprise que l’Académie pourra constater d’autant plus aisément que deux personnes, citées par cet ingénieur en témoignage des découvertes qui lui seraient propres, font partie de la commission à laquelle a été renvoyé l’examen de mon mémoire. »

M. Bukaty présente quelques remarques relatives à un mémoire de M. Ostrogradsky, dans lequel ce géomètre cherche si l’on peut toujours se dispenser, dans le calcul des différences partielles à deux variables, de considérer les variables indépendantes comme fonctions d’autres variables accessoires.

ASTRONOMIE. — Sur un manuscrit arabe dans lequel se trouve signalée l’inégalité du mouvement de la Lune connue des astronomes sous le nom de variation ; par M. Am. Sédillot.

Les plus anciens astronomes faisaient mouvoir la Lune uniformément le long d’une circonférence de cercle dont la Terre occupait le centre. Hipparque découvrit le premier que la vitesse apparente de notre satellite n’est pas uniforme. Pour expliquer cette inégalité sans renoncer à l’uniformité réelle de mouvement et à une orbite circulaire, qui, l’une et l’autre, dans la célèbre école d’Alexandrie, paraissaient de l’essence des révolutions célestes, Hipparque plaça la Terre à quelque distance du centre du cercle que la Lune était censée parcourir. À l’aide de cette excentricité, il rendit compte, assez exactement, de certaines variations considérables de vitesse qui dépendent, comme nous le savons aujourd’hui, de l’ellipticité de l’orbite lunaire.

Quand les instruments astronomiques se perfectionnèrent, on reconnut que les inégalités dépendantes de l’excentricité, ne représentaient pas exactement toutes les observations de la Lune. L’erreur allait, dans quelques positions, à près de trois diamètres de l’astre. Cette nouvelle perturbation, Ptolémée en trouva la loi mathématique ; il montra que sa valeur varie proportionnellement au sinus du double de la distance de la Lune au Soleil, diminuée de la distance de la Lune à son périgée ; on l’appelle évection : c’est le plus beau titre scientifique de l’auteur de l’Almageste.

Le troisième pas, dans l’observation des mouvements lunaires, fut la découverte d’une perturbation qui disparaît dans less conjonctions, dans les oppositions, dans les quadratures, et qui atteint son maximum dans les octants, c’est-à-dire quand la distance angulaire de la Lune au So-