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d’ammoniaque, des malades de l’Hôtel-Dieu, affectés de fièvres typhoïdes, ont été hors de danger après avoir pris 12 grains de ce sel dissous dans l’eau au moment où il devait être administré. La dose totale qui a été donnée à chaque malade en plusieurs jours est d’environ 1 gros.

Chimie organique.Rapport sur un Mémoire de M. Guérin-Varry, concernant l’action de la diastase sur l’amidon de pommes de terre, et les propriétés du sucre d’amidon.
(Commissaires, MM. Robiquet, Dumas.)

« L’Académie nous a chargés, M. Robiquet et moi (M. Dumas) de lui rendre compte du Mémoire de M. Guérin-Varry dont nous venons de rappeler le titre ; nous allons remplir ce devoir.

» L’Académie a été si souvent entretenue des expériences dont l’amidon est devenu l’objet depuis quelque temps, qu’il nous semble peu nécessaire de lui remettre sous les yeux les résultats sur lesquels l’auteur du mémoire que nous examinons a pu s’appuyer. Nous chercherons seulement à préciser l’état de la science à l’égard des points sur lesquels il s’est proposé de jeter quelque lumière.

» M. Dubrunfault avait mis hors de doute que l’orge germée exerce une action spéciale sur l’amidon ; qu’elle le fluidifie et le convertit en matière sucrée. MM. Payen et Persoz ont montré plus tard qu’une matière remarquable à laquelle ils ont donné le nom de diastase, existe dans l’orge germée et en reproduit toutes les propriétés avec une intensité vraiment singulière.

» En combinant les résultats de leurs propres observations avec ceux auxquels étaient parvenus les physiologistes ou les chimistes qui ont étudié l’amidon, MM. Payen et Persoz se trouvaient amenés à des conséquences fort remarquables et fort simples.

» Considérant alors l’amidon comme formé d’une substance particulière renfermée dans un sac membraneux, ces deux chimistes pensaient qu’à la température de 65 ou 70°, la diastase déterminait la rupture des sacs et qu’ainsi mise en contact avec la matière intérieure, elle convertissait celle-ci en une substance d’apparence gommeuse, la dextrine, ou bien en sucre de raisin. Avec un contact court, on obtenait beaucoup de dextrine ; avec un contact plus prolongé, le sucre devenait prédominant.

» La diastase se développant dans l’acte de la germination, il devait sem-