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le moindre souffle peut rompre. L’argent fulminant détonne sous la plus légère pression d’une barbe de plume ; l’eau oxigénée retourne à son état primitif par le froissement de quelques molécules étrangères, mais, chose bien digne de remarque et dont on ne prévoit aujourd’hui aucune explication, les acides paralysent instantanément cette dernière réaction, tandis que, pour les nitro-sulfates, il n’y a que les alcalis qui puissent suspendre l’action de présence.

» M. Pelouze appelle de tous ses vœux l’attention des physiciens sur ces phénomènes inexpliqués jusqu’ici, et il conçoit possible que la solution de cette question conduise à l’intelligence complète de l’important phénomène de la fermentation ; phénomène qui, malgré tant d’efforts et de recherches, nous laisse encore indécis sur le véritable rôle que joue la levûre.

» Enfin, M. Pelouze, après avoir reconnu qu’en mêlant sous l’eau pure 2 volumes de deutoxide d’azote et 1 volume d’acide sulfureux, il y a production d’acide sulfurique et dégagement d’un volume de protoxide d’azote, en induit que les diverses théories proposées pour rendre compte de la transformation du soufre en acide sulfurique, devront subir quelques modifications, puisqu’en définitive l’air n’est pas absolument indispensable à cette acidification, et qu’il est impossible qu’il ne se dégage pas du protoxide d’azote dans les chambres de plomb pendant la combustion du soufre. L’auteur annonce que depuis long-temps il s’occupe de recherches à cet égard, et il espère pouvoir en communiquer sous peu les résultats à l’Académie.

» En résumé, vos commissaires pensent que le Mémoire de M. Pelouze renferme des résultats aussi intéressans qu’imprévus ; que ce Mémoire mérite l’entière approbation de l’Académie, et ils vous proposent d’en ordonner l’insertion dans le Recueil des Savans étrangers. »

L’Académie approuve les conclusions du rapport.

Après la lecture du rapport, M. Magendie dit qu’il a étudié le mode d’action du nitro-sulfate d’ammoniaque sur les animaux et sur l’homme malade.

Sur des chiens, 6 grains de nitro-sulfate d’ammoniaque dissous dans l’eau et injectés immédiatement dans les veines n’ont causé qu’un trouble passager dans les fonctions cérébrales. À la dose de 12 grains il n’est rien résulté d’apparent de l’introduction de ce sel dans l’estomac.

Soit hasard, soit résultat d’une influence particulière du nitro-sulfate