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Histoire naturelle. — Conservation des animaux morts.

M. A. Lereboullet, conservateur du Musée d’Histoire naturelle de Strasbourg, transmet les résultats de quelques expériences relatives à la conservation des objets d’Anatomie et de Zoologie. Le liquide dont on se sert à Strasbourg, ne diffère que par les proportions de celui que M. Gannal a employé depuis long-temps pour préparer les cadavres.

Il renferme :

16 parties d’eau,
4 parties de chlorure de calcium,
2 parties de sulfate d’alumine et de potasse,
1 partie de nitrate de potasse.

« Nous conservons dans ce liquide, dit M. Lereboullet, des squelettes de poissons cartilagineux, des préparations de muscles, de viscères, de cerveaux, de nerfs, des pièces injectées, ou des corps entiers de mammifères, d’oiseaux, de reptiles ou de poissons destinés à l’Anatomie.

» Une tête de chat, sur laquelle on a préparé les muscles de la mastication et de la déglutition, ainsi que les glandes salivaires, sert, depuis plus d’un an, aux démonstrations d’Anatomie comparée, et se trouve en très bon état.

» Dans un envoi que le Musée reçut de Pensylvanie, en 1834, plusieurs poissons étaient très mous et en mauvais état ; ils reprirent, dans le liquide, une consistance ferme, sans que leur forme en fût altérée. Mais c’est surtout pour la conservation des cerveaux que la solution saline est des plus recommandables. L’alcool a besoin, comme on sait, d’être concentré, pour donner à la substance cérébrale une certaine fermeté ; on obtient le même résultat avec l’eau salée, et de plus, on a l’avantage de conserver intacte la forme du cerveau, parce qu’il ne plonge entièrement au fond du vase que lorsque toutes ses parties ont été pénétrées par le liquide, tandis qu’en employant l’alcool, le cerveau tombe de suite au fond, et s’affaisse toujours plus ou moins sur lui même.

» Cette composition nous a offert plusieurs fois l’inconvénient de racornir les tissus ; mais il suffit, pour leur rendre leur flexibilité, de les tenir plongés quelque temps dans de l’eau fraîche.

» Du reste, nous n’en sommes encore qu’aux essais ; nous nous proposons de continuer et de varier nos expériences, afin de déterminer quelles