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pompe ; de là la syncope qui suit presque immédiatement et presque toujours cette quadruple application.

Il n’est certes pas nécessaire d’indiquer ici dans quelles circonstances on devra mettre en usage les cylindres de M. Junod ; tout praticien ne regardera-t-il pas comme une nouveauté bienfaisante un moyen mécanique et certain d’attirer à l’instant vers les membres le sang dont la congestion ou l’épanchement peut causer de si prompts et de si grands ravages dans les organes de la tête, de la poitrine ou de l’abdomen, sans avoir ensuite à redouter les conséquences trop souvent funestes de la perte d’une grande quantité de ce liquide.

M. Junod, avons-nous dit, fait aussi servir ses cylindres à comprimer l’air autour du membre, avec l’intention d’en refouler le sang vers les organes intérieurs ; il assure avoir remédié à des accidens qui, tels que la syncope, les hémorrhagies considérables, les pertes utérines, ont pour cause la privation du sang. Il affirme que la compression par l’air s’oppose aux engorgemens locaux et sanguins qui suivent les contusions, les entorses. Nous n’élevons aucun doute à cet égard, tout ce qu’avance M. Junod nous paraît d’une saine logique ; mais d’abord, nous n’avons pas été témoins de semblables faits, et par conséquent nous ne les admettons que sur la parole de l’auteur ; et ensuite nous dirons que la compression de l’air autour des membres est d’une exécution difficile, car dès qu’elle surpasse même de très peu la pression extérieure, l’air de l’appareil se fait jour au point de contact du cylindre et de la peau, et il faut pomper avec rapidité et énergie, et par suite d’une manière très fatigante, pour fournir de l’air autant qu’il s’en échappe. La compression qui, pour être efficace, devrait être soutenue pendant un temps assez long, ne peut ainsi durer que quelques secondes.

En résumé, les cylindres de M. Junod et la pompe qui s’y adapte, nous paraissent une importante acquisition pour la thérapeutique, surtout lorsqu’ils sont employés pour raréfier l’air ; et parce que nous mettons beaucoup d’intérêt à ce que cet appareil se propage et devienne usuel, nous engageons l’auteur à le rendre aussi peu dispendieux que possible, afin que, semblable à la ventouse, il soit dans les mains de tous les médecins, et que soumis ainsi à un très grand nombre d’essais dans des circonstances très différentes, on puisse définitivement fixer le rang qu’il doit prendre parmi les agens thérapeutiques.

Nous avons l’honneur de proposer à l’Académie de donner son approbation aux appareils de M. Junod. (Ces conclusions sont adoptées.)