Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/556

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jeunes rats, de jeunes souris, séparés du tronc par un instrument tranchant, ont présenté constamment les mêmes phénomènes. Cette pression, qu’il a constatée pour le sang des animaux, existe aussi pour les liquides végétaux ; l’auteur est porté à croire que cette sorte de circulation qu’on observe dans une stipule du ficus elastica détachée du tronc, est due à la même cause.

» L’action de la pesanteur, ainsi que celle de la chaleur, sont aussi des causes, mais dans des limites plus resserrées, du mouvement des globules dans les parties séparées du tronc, quand surtout le sang n’est pas encore coagulé dans les vaisseaux.

» De nombreuses expériences faites, 1o sur les tétards de la salamandre et de la grenouille, animaux chez lesquels la circulation se suspendant pour ainsi dire à volonté, on la voit se rétablir peu à peu du centre à la circonférence ; 2o sur la patte de la grenouille en liant les vaisseaux cruraux ; 3o sur les mésentères de grenouille et de salamandre en liant ou en coupant le cœur ; 4o sur les mésentères de jeunes rats et de souris ; toutes ces expériences, dont plusieurs trouvent leur confirmation dans celles de deux célèbres physiologistes, Haller et Spallanzani, ont convaincu M. Poiseuille que le cœur et l’élasticité des parois artérielles, provoquée par les contractions de cet organe, sont les seuls agents de la circulation capillaire dont il est ici question.

» En s’appuyant sur les faits précédents, c’est-à-dire l’action du cœur et des artères, et la tendance qu’ont ces dernières à revenir sur elles-mêmes, dès qu’elles ne sont plus suffisamment dilatées par l’ondée de sang lancée par le cœur, les circulations continue-saccadée, intermittente, oscillatoire, qui précèdent la mort de l’animal, s’interprètent avec la plus grande facilité : il en est de même de la circulation rétrograde qu’offrent les artères après la mort de l’animal et celle du cœur. »

Ces points éclaircis, l’auteur passe à l’examen de la cause des mouvements singuliers des globules, qu’il a signalés dans les vaisseaux capillaires.

« Si l’on étudie le cours du sang dans les veines et artères de la grenouille, de très jeunes rats, de jeunes souris, on voit, en allant de l’axe du vaisseau vers les parois, la vitesse des globules être tout-à-fait différente ; au centre la vitesse est à son maximum ; elle diminue au fur et à mesure qu’on s’approche des parois : tout près des parois on distingue un espace très transparent, qui n’est occupé ordinairement que par du sérum ; cet espace a une largeur égale au huitième ou dixième environ du diamètre du vaisseau. Cette partie transparente des vaisseaux, en-