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cette statistique minéralogique et de la grande statistique de M. Delacroix, qui a eu soin de déclarer qu’il avait emprunté à la première ce qu’il a dit des mines et des carrières, le département de la Drôme sera complétement connu : les deux publications dont nous venons de parler ne peuvent pas manquer d’être utiles à ses administrateurs et à ses habitants.

Tableau de l’état actuel de l’économie rurale dans le Jura, 1834, par M. Guyétand, docteur de la Faculté de Médecine de Paris, de l’Académie royale de Médecine, ancien membre du Conseil supérieur d’Agriculture, de la Société royale et centrale d’Agriculture, etc., etc., etc.

L’auteur de cet ouvrage remarque avec raison que le département du Jura, par la nature diverse de ses terres, l’élévation de ses montagnes, la fertilité de ses coteaux, est un des plus intéressants à étudier sous le rapport agronomique. L’élévation très variée des lieux y modifie à tel point la température, qu’à l’exception de l’olivier et de quelques végétaux qui ne prospèrent que dans les climats habités par cet arbre précieux, le département du Jura peut admettre tous les genres de culture établis dans le reste de la France ; on y trouve des vignobles dont les vins sont estimés, et des montagnes dont la partie supérieure, couverte pendant les deux tiers de l’année de neige et de frimats, n’admet pas la culture et ne sert qu’à nourrir pendant de courts étés, le bétail qu’envoient dans ses pâturages les contrées voisines où un climat moins rigoureux permet de les entretenir pendant l’hiver. Ces hautes montagnes sembleraient condamnées à la pauvreté et à la misère, cependant le bien-être y est plus généralement répandu que dans les parties les plus fertiles du département ; l’industrie et le travail y ont appelé l’aisance.

M. Guyétand considère successivement trois régions principales qui composent le département du Jura : ce sont la montagne, le vignoble et la plaine. Il décrit d’abord l’état actuel de leur économie rurale, ensuite les améliorations très sensibles que l’agriculture a reçues dans les trente dernières années, et il propose ses vues sur les améliorations dont elle lui paraît susceptible dans l’avenir.

Cet ouvrage, rédigé avec méthode, est rempli de détails positifs et d’observations exprimées en nombres, quoique non présentées sous la forme de tableaux. L’auteur se montre familier avec les pratiques de l’agriculture aussi bien qu’avec les connaissances générales accessoires. Son travail sera certainement utile lorsqu’on s’occupera de la confection de la statistique