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ne l’est pourtant pas de telle sorte qu’on n’y retrouve aucun indice de ses traits distinctifs.

Le type simple que présente l’embryon monocotylédoné se double, se triple, se quadruple, se quintuple, etc., dans l’embryon dicotylédoné ou polycotylédoné, et il en est de même aussi de l’appareil vasculaire qu’il renferme. Nous ne saurions nous taire sur le mérite de cet aperçu : il est d’une exactitude qui se démontre rigoureusement par l’anatomie de la jeune plante.

L’appareil vasculaire se compose de deux ordres de vaisseaux : l’un se porte du collet de la racine au bourgeon ; l’autre du bourgeon à l’extrémité de la racine. Le premier élève jusqu’au bourgeon la sève brute qui s’y élabore ; le second conduit jusqu’à la racine une partie de la sève élaborée. Celui-ci, dans les dicotylédonés, se prolongeant entre l’écorce et le bois, forme les nouvelles couches ligneuses par son union avec les utricules nés de la tige, et contribue de cette façon à l’accroissement en diamètre, tandis que l’autre, s’allongeant au centre et aboutissant au bourgeon qui transforme en matière organisée une partie de la sève venue de la racine, travaille à l’accroissement en longueur. Il suit de là que le bourgeon ne reçoit d’en-bas rien de solide, rien d’organisé, qu’il crée de toute pièce les vaisseaux qui entrent dans sa composition, et que ce sont ces mêmes vaisseaux, développés inférieurement, qui se représentent dans les couches ligneuses de la tige et de la racine dont ils constituent la portion la plus importante. Et quant aux utricules des couches, soit qu’ils s’allongent de bas en haut, ou du centre à la circonférence, ils s’organisent sur place, entre l’écorce et le bois, et n’ont rien de commun avec le bourgeon.

Cette série de phénomènes, qui a lieu dans l’état naturel des individus, existe également dans les individus greffés. Tout le bois de la tige et de la racine placé au-dessous de la greffe se compose de vaisseaux émanés des bourgeons de l’ente et d’utricules engendrés par le sujet. Cette proposition est la pierre angulaire de la théorie. Celle-ci s’écroulerait si celle-là venait à être infirmée par l’observation.

Le double appareil vasculaire et les phénomènes qui résultent de sa présence, n’appartiennent pas seulement aux dicotylédonés, ils se retrouvent dans les monocotylédonés ; mais ils y subissent les modifications que commande l’arrangement particulier des filets dont le bois est composé.

Telle est, en substance, la doctrine que professe M. Gaudichaud. À bien considérer les choses, elle n’est, comme nous l’avons déjà fait remarquer, que celle de Dupetit-Thouars et de Lindley ; mais M. Gaudichaud lui a