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» Les veines caves s’ouvraient dans l’oreillette droite comme à l’ordinaire. Leurs orifices ne présentaient rien de particulier, ainsi que la valvule d’Eustache, qui offrait seulement l’étendue remarquable qu’elle a naturellement à cet âge, en proportion des autres parties.

» L’oreillette gauche ne recevait qu’une veine pulmonaire ; elle venait du poumon gauche ; elle était volumineuse. Le système pulmonaire du côté droit se réduisait aussi à un vaisseau unique qui, au lieu de se rendre dans l’oreillette gauche (et c’est là cette anomalie que je crois n’avoir jamais été observée), se séparait de la base du poumon, à sa partie inférieure et un peu antérieure, après avoir existé indivis dans une étendue de 2 à 3 lignes environ dans le parenchyme de l’organe ; puis ce tronc veineux, de la grosseur d’une plume à écrire ordinaire, traversait le diaphragme par une ouverture particulière, et venait se confondre avec la veine cave ascendante, au-dessus du point d’union de ce vaisseau avec les veines sus-hépatiques.

» La veine cave ascendante continuait son trajet à gauche de la veine que je viens de décrire, en formant avec elle un angle très aigu. Elle traversait le diaphragme par l’ouverture qui lui est propre, et se rendait à l’oreillette droite, comme déjà je l’ai dit.

» De cette manière, cette oreillette, outre le sang veineux des parties inférieures et supérieures du corps, apporté par les deux veines caves, recevait encore le sang artérialisé par le poumon droit. N’est-ce pas à cette surabondance de sang reçu par elle, qu’il faut attribuer cette notable dilatation dont elle était le siége ? Et ne pourrait-on pas attribuer à une stase du sang nécessaire alors, par suite de la diminution de contractilité de l’oreillette dépendant de sa dilatation, cette concrétion sanguine déjà ancienne et presque organisée que renfermait sa cavité ? Je crois qu’à ces deux questions, on peut répondre par l’affirmative.

» L’appareil circulatoire du foie et des autres viscères n’offrait rien d’anomal. Il en était de même de l’appareil respiratoire.

» De ces vices d’organisation du système vasculaire sanguin, résultait un mélange complet du sang artériel et du sang veineux. En effet, il y avait communication des deux ventricules, qui poussaient simultanément le sang qu’ils contenaient dans l’aorte. Une partie de ce sang, à moitié veineux, à moitié artériel, était envoyée aux poumons par le canal artériel, persistant et destiné à suppléer le tronc de l’artère pulmonaire oblitéré et à l’état rudimentaire ; l’autre portion allait aux différens organes, en suivant les ramifications de l’aorte. En outre, le sang revivifié par le