Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/511

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

» Ce tronc artériel pulmonaire n’était qu’à l’état rudimentaire : il consistait seulement en un petit cordon fibro-celluleux d’un demi-pouce de longueur au plus, dont le volume allait en diminuant de haut en bas, depuis une ligne jusqu’à une demi-ligne de diamètre environ qu’il présentait à son milieu, pour s’élargir un peu dans le reste de son étendue. Sa cavité était infundibuliforme ; elle n’existait que jusqu’à une ligne et demie ou deux lignes au-dessus de son point d’origine. Ses parois, flasques, minces, affaissées, offraient à peine, surtout inférieurement, la consistance des parois veineuses. Ce rudiment d’artère pulmonaire naissait de la partie supérieure et gauche de la cavité antérieure du ventricule droit décrite précédemment ; elle ne s’ouvrait pas dans cette cavité : un petit cul-de-sac à peine apercevable indiquait où aurait dû exister son ouverture.

» Certainement le système vasculaire artériel nous a offert des anomalies anatomiques bien curieuses ; mais des faits de ce genre ont déjà été observés, et un grand nombre se trouvent consignés dans les annales de la science. Seulement, ce qu’il pourrait y avoir de remarquable ici, ce serait la réunion de plusieurs de ces vices de conformation sur le même sujet, ce qui, au reste, a encore été rencontré, quoique plus rarement. Mais je ne sache pas qu’il existe un seul exemple bien constaté de ce que va nous montrer la dissection de l’appareil veineux central.

» L’oreillette droite avait une capacité considérable et presque double de celle de l’oreillette gauche ; elle était tapissée, dans presque toute son étendue, par une concrétion fibrineuse membraniforme, jaunâtre, consistante, d’une demi-ligne d’épaisseur dans certains points, adhérente aux colonnes charnues, dont elle remplissait exactement les intervalles anfractueux. À ces caractères, il faut différencier cette petite masse fibrineuse de ces concrétions polypiformes qui se rencontrent si souvent sur les cadavres, dans les cavités du cœur et des gros vaisseaux, et qui sont dues à une coagulation du sang survenant après la mort, ou tout au plus dans les derniers instans de la vie. Celle que je viens de décrire était certainement beaucoup plus ancienne. Elle se prolongeait jusque dans la cavité postérieure du ventricule droit, qui en contenait des lambeaux.

» Le trou de Botal, largement ouvert, pouvant admettre l’extrémité du petit doigt, faisait communiquer les deux oreillettes, de manière à n’en former, pour ainsi dire, qu’une même cavité, à peine interrompue à son niveau par un petit diaphragme circulaire très peu saillant, à bords lisses et polis.