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terre qui s’est fait ressentir dans les Pyrénées, le 27 octobre dernier. Au nombre des phénomènes signalés, se trouve un dégagement d’odeur sulfureuse, que M. Cordier a cru devoir attribuer aux nombreuses sources sulfureuses qui se présentent sur tous les points des Pyrénées. J’aurai l’honneur d’observer que j’ai fait voir dès 1821 (Ann. de Ch. et de Phys.) qu’il ne se dégage pas de vestige d’hydrogène sulfuré des sources des Pyrénées, mais seulement de l’azote pur, et je suis revenu amplement sur ce sujet dans un mémoire lu devant l’Académie, le 20 juillet 1834 (sur les gaz qui se dégagent des eaux thermales) ; enfin, j’ai publié en 1832 le résultat de l’analyse de quelques sources sulfureuses des Pyrénées (Annuaire des eaux minérales), et ce résultat se trouve encore consigné dans un mémoire lu devant l’Académie des Sciences, le 12 août 1833 (Considérations sur la constitution intérieure du Globe, etc.) : il constate qu’il n’y a pas vestige d’hydrogène sulfuré dans les eaux des Pyrénées, mais seulement du sulfure de sodium et de la soude caustique libre ou seulement combinée avec la silice.

» Je ne puis pas nier qu’il se soit fait sentir une odeur sulfureuse au cirque de Troumouse ; mais je dis seulement qu’elle ne provient ni des sources, ni du sol, qui est primitif, ni d’aucune crevasse, car il n’en existe pas dans les Pyrénées, comme on en observe dans les pays volcaniques ; enfin, si l’on a réellement senti une odeur sulfureuse, elle s’est produite dans l’air, par une réaction quelconque qui se sera passée entre ses éléments. »

M. Cordier répond à cette communication, qu’il est très disposé à s’en rapporter à M. Longchamp sur tout ce qui peut être relatif à la composition chimique des sources minérales des Pyrénées ; qu’au surplus, en appelant ces sources sulfureuses, il s’était conformé à une ancienne dénomination et sans prétendre en aucune manière qu’il y eût dégagement d’hydrogène sulfuré.

Physique du globe.Température de la terre croissante avec la profondeur.

M. Mulot fore, en ce moment, à l’abattoir de Grenelle, et aux frais de la ville de Paris, un puits artésien qui est déjà parvenu à la profondeur de 250 mètres (c’est près de deux fois et demi la hauteur de la flèche des Invalides). Dimanche dernier, M. Arago y a fait descendre un thermomètre à maxima, contenu dans un fort cylindre en cuivre, fermé à ses