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opposent. Déjà à l’époque des Monocotylédonées du terrain houiller, de grandes îles ont été à sec, et peuvent avoir été propres à nourrir des Mammifères.

Chimie.Réflexions sur les eaux thermales de Néris ; par M. Robiquet.

Quoique l’objet principal de cet extrait doive être l’indication des conséquences que M. Robiquet a déduites de l’examen des eaux de Néris envisagées chimiquement, on me saura gré d’avoir consigné ici le préambule du mémoire de notre confrère, puisqu’on y trouvera un cas parfaitement authentique de guérison opéré par des eaux minérales.

« Il en est des eaux minérales comme de la plupart des médicamens qui sont ou trop préconisés ou trop discrédités. Ne voulant être ni prôneur ni détracteur, je me bornerai à citer ce que j’ai vu et ce que j’ai éprouvé. Tourmenté successivement par diverses affections nerveuses ; par une gastrite chronique et en dernier lieu par une colite des plus opiniâtres, je me trouvais à la fin de 1832, après cinq à six ans de souffrances continuelles, dans un tel état de dépérissement et de prostration, que je regardais comme tout-à-fait inutile de tenter aucun nouveau moyen de guérison. Cependant le médecin, ou plutôt l’ami qui me soignait, le Dr Aussandou, me pressait vivement d’aller aux eaux. Je m’y refusai d’abord, non-seulement parce que je n’en espérais rien, mais parce que je ne concevais pas la possibilité, dans la position où je me trouvais, d’entreprendre un pareil voyage. Sur ces entrefaites, je rencontrai un de mes collègues qui me raconta merveille des eaux de Néris et qui, sans doute pour m’encourager, m’affirma qu’on y brûlait chaque année des monceaux de béquilles. Sa conviction me parut telle que je conçus quelque espoir. Néanmoins, toujours incrédule et ne voulant rien entreprendre qu’à bon escient, j’en référai à l’avis du docteur Double, qui me conseilla également d’en essayer. J’en ai vu souvent, me dit-il, de bons effets, et vous êtes du nombre de ceux auxquels elles doivent réussir. Je partis donc, en prenant toutes les précautions que nécessitait ma fâcheuse position, et cependant arrivé près du terme, je faillis succomber et fus obligé de séjourner dans une chétive auberge de village. Toutefois j’arrivai, mais accablé de fatigue, et je reçus immédiatement la visite du docteur Monluc, homme bon par excellence, et qui me prodigua tous ses soins. Je le priai de m’accorder quelques jours de repos, il ne le jugea pas nécessaire et me fit commencer le traitement dès le lendemain ; je pris un bain et je continuai pendant vingt jours sans interruption.