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mifères, et que le total des espèces trouvées dans le Wurtemberg dépassera le nombre de soixante, dont plusieurs sont nouvelles, et dont quelques-unes même formeront des genres encore inconnus.

Physique du globe.Lettre de M. Philippe à M. Cordier, sur un phénomène singulier qui, au Cirque de Troumouse, a accompagné le tremblement de terre du 27 octobre dernier.

M. Cordier, avant de communiquer à l’Académie l’extrait suivant d’une lettre qu’il a reçue de M. Philippe, naturaliste de Bagnères-de-Bigorre, donne quelques détails préliminaires sur le cirque de Troumouse. Ce cirque est situé au centre des Hautes-Pyrénées, vers l’extrémité supérieure de la vallée de Gavarnie, à environ une lieue à vol d’oiseau et au nord du mont Perdu. Le fond du cirque appartient au sol primordial et sa hauteur est de près de 1800 mètres au-dessus du niveau de la mer. L’enceinte escarpée qui domine de toutes parts s’élève en quelques points à plus de 2800 mètres. C’est au milieu de ces hautes montagnes, que M. Philippe a été assez heureux pour être témoin d’un singulier phénomène qui, sur ce point du département, a accompagné le tremblement de terre du 27 octobre dernier.

« Je me trouvais, dit M. Philippe, couché au cirque de Troumouse, le 27 octobre dernier, lorsqu’à quatre heures moins un quart du matin, une forte secousse de tremblement de terre se fit ressentir. Immédiatement après cette secousse, qui a duré quatre à cinq secondes, une colonne d’air sulfuré et brûlant enveloppa tout le Cirque et empêchait toute respiration. Il y eut une deuxième secousse à dix minutes de la première, mais bien moins forte ; puis une troisième à une demi-heure de la seconde et qui était à peine sensible. Lors de la première secousse, je crus que le Cirque allait se combler, car on ne voyait que blocs roulant de tous côtés. »

M. Cordier termine en rappelant que les nombreuses sources thermales qui existent dans cette partie du département des Hautes-Pyrénées, sont toutes sulfureuses et que de tout temps elle a été remarquable par les fréquens tremblemens de terre locaux dont elle est agitée. M. Ramond, à Bagnères-de-Bigorre, en a autrefois compté jusqu’à soixante-trois en une seule année.