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préparer pour ce but dans son laboratoire. Mais, comme le tartrate d’alumine adhère à l’eau jusqu’au point de prendre avec elle l’état gommeux, il se pourrait qu’il eût, ou n’eût pas, cette spécialité de rotation, selon la proportion d’eau à laquelle il serait uni. Car, d’après mes expériences actuelles, l’eau, l’esprit de bois, l’alcool, qui n’ont par eux-mêmes aucune faculté rotatoire, peuvent contracter avec certaines substances qu’on y dissout, une union assez intime, quoique passagère, pour que les groupes moléculaires résultant de la combinaison, acquièrent des pouvoirs rotatoires inverses de ceux que possédaient les groupes primitifs ; pouvoirs que ceux-ci reprennent quand on les sépare. C’est vraisemblablement une union de ce genre, mais rendue permanente, qui produit l’inversion qu’on observe dans l’action rotatoire du sucre de raisin avant et après sa solidification.

» Si l’Académie veut bien m’accorder quelques instans dans sa séance prochaine, je lui présenterai un court extrait de ce travail, qui m’a occupé constamment depuis plusieurs mois. D’après l’extrême simplicité des lois sous lesquelles ces nouveaux effets des combinaisons se présentent, on aurait lieu de croire que la réduction des phénomènes de la chimie au calcul mécanique, ne sera peut-être pas aussi difficile qu’on avait dû le craindre jusqu’à présent. »

Géologie.Sur le mode de formation des cônes volcaniques, et sur celui des chaînes de montagnes ; par M. C. Prevost.
(Commissaires, les membres de la section de minéralogie et de géologie.)

M. Prevost a développé aujourd’hui les deux propositions dont on a pu lire l’énoncé dans le précédent numéro de nos Comptes rendus, p. 432.

L’auteur cite un grand nombre de protubérances coniques qui ont été évidemment le résultat de l’entassement de matières projetées par une cavité centrale, et, d’abord celles qui, à chaque éruption de l’Etna ou du Vésuve, naissent, soit au sein du cratère, soit sur les flancs ou au pied de ces volcans. Il insiste particulièrement sur le Monte Nuovo, formé dans la nuit du 19 au 20 septembre 1538, et dans lequel, appuyé des témoignages contemporains, l’auteur voit simplement le produit de l’accumulation des pierres et du sable lancés par le gouffre enflammé, quoiqu’on cite encore aujourd’hui cette montagne comme un exemple de redressement en forme de cône, de couches d’abord horizontales.

« En comparant, sous le rapport de leur structure et de leur forme,