Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/459

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fait seul une exception marquée, du moins parmi tous les corps que j’ai pu étudier jusqu’ici. Ainsi, dans ces circonstances le groupe atomique qui constitue l’acide, et celui qui constitue la base, forment en s’unissant un groupe nouveau, où l’on ne retrouve plus les propriétés optiques particulières aux groupes composans.

» Nota. J’ai fixé ici les limites de température entre lesquelles j’ai opéré, parce que je ne sais pas encore si des températures très différentes, ne changeraient pas la loi de variation du pouvoir moléculaire que j’ai énoncée ici. »

Addition à la note précédente, présentée et lue dans la séance d’aujourd’hui.

« L’expérience a confirmé la prévision que j’exprimais dans cette note sur la tendance du pouvoir rotatoire de l’acide tartrique vers un état constant, dans les solutions aqueuses très étendues. Mais l’influence si remarquablement simple de la proportion d’eau n’en subsiste pas moins continûment jusqu’aux derniers degrés de dilution ; et même je l’ai retrouvée constamment égale aux diverses températures où j’ai pu l’étudier. C’était par une interprétation inexacte de mes propres formules déjà publiées, que la constance du pouvoir rotatoire m’avait paru devoir succéder à cette loi si simple. Ces deux propriétés sont, au contraire, concordantes. Car la proportion pondérale de l’eau dans une solution, est égale au poids de l’eau, divisé par la somme des poids de l’eau et de l’acide. C’est donc une fraction qui tend toujours vers l’unité sans pouvoir l’atteindre, excepté quand la quantité d’eau devient infinie comparativement à l’acide. Mais, bien avant cette limite mathématique, les dernières particules d’eau qui s’ajoutent à la solution, ne produisent plus que des modifications physiquement inappréciables dans la combinaison déjà formée ; et dès lors le pouvoir rotatoire de l’acide, ainsi modifié, paraît sensiblement constant, comme dans le cas d’un simple mélange.

» À l’époque où la note fut écrite, je n’avais pas encore observé de tartrate terreux. J’ai trouvé depuis que, par une exception jusqu’ici spéciale, le tartrate d’alumine très concentré exerce la rotation vers la gauche, tandis que les combinaisons de l’acide tartrique avec les bases alcalines l’exercent généralement vers la droite ; du moins toutes celles que j’ai pu observer agissent ainsi. L’étude du tartrate de glucine pourra nous indiquer si cette inversion est un caractère propre des tartrates terreux ; et notre confrère M. Berthier a bien voulu me promettre d’en faire