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la lame qui se trouvait primitivement dans l’alcali, on remarque non-seulement que le sel marin est décomposé, mais encore le nitrate de potasse produit dans la réaction de l’acide nitrique sur la potasse ; la lame de platine, qui se trouve dans la solution de sel marin, est elle-même attaquée par l’acide hydro-chloro-nitrique formé ; mais cet effet n’a lieu qu’autant que l’appareil est préparé de manière à donner le maximum d’action, ce qui est difficile à obtenir. On voit donc que dans cet appareil, d’une construction excessivement simple, tous les corps employés, peuvent être ou décomposés ou attaqués, comme s’ils étaient soumis à l’action d’une pile d’un certain nombre d’élémens. Dans une expérience où les lames avaient chacune un centimètre de long sur cinq millimètres de large, j’ai recueilli trois centimètres cubiques de gaz oxigène dans l’espace de douze heures. En substituant aux lames de platine deux petits fragmens d’anthracite, corps très réfractaire, comme on sait, à l’action du feu, des acides et des alcalis, ces fragmens sont attaqués ; on s’était assuré préalablement que l’anthracite traité à chaud par la potasse caustique, ne subissait aucune altération apparente. Rien ne semble donc résister à l’action de cet appareil électro-chimique, qui, lorsqu’il a été préparé convenablement, a l’avantage sur la pile de pouvoir fonctionner quelquefois pendant plusieurs jours sans interruption et sans que l’intensité du courant produit dans la réaction de l’acide sur l’alcali, soit modifiée d’une quantité appréciable aux instrumens les plus délicats.

» Voilà donc un appareil qui fonctionne avec une certaine énergie comme la pile, et dans lequel il ne se trouve aucun métal. On conçoit sur-le-champ les applications qu’on peut en faire à la formation des secrétions dans les corps organisés. C’est en étudiant cette question que je suis parvenu à former l’appareil dont je viens de donner la description, et dont je ferai connaître ultérieurement les applications. »

Chimie moléculaire.Sur les propriétés moléculaires de l’acide tartrique, par M. Biot.

M. Biot avait déposé aux archives de l’Académie, le 26 août dernier, un paquet qui ne devait être ouvert que dans la première séance de décembre 1835. Le cachet ayant été brisé aujourd’hui en séance publique, le secrétaire a extrait de l’enveloppe la note ci-après, dont il a donné lecture :

« Lorsqu’un même poids d’acide tartrique, pur et cristallisé, est dissous