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immergés à la place qu’ils devaient occuper, sans aucune difficulté, et presque sans emploi de force.

» Ce mode d’enrochement a, indépendamment de l’avantage de l’économie, celui de rendre très facile, par la divisibilité des élémens de la masse définitive, la conformation de cette masse la mieux appropriée à l’objet qu’on se propose.

»… Une partie importante de l’exposé de M. Defontaine concerne les documens relatifs aux dépenses ; il résulte de ses bases d’évaluation, qu’avec l’emploi d’un capital qui ne dépasserait pas 160000 fr., on pourrait fermer le cours entier d’un fleuve comme le Rhin, et changer complétement sa direction.

» Les travaux relatifs à ces changemens de direction occupent un chapitre de l’ouvrage ; à la condition indispensable de la fermeture complète des anciens lits, se réunit celle de la combinaison bien entendue de la pente et de la profondeur des nouveaux lits. L’auteur indique la forme et la direction qu’il faut donner aux coupures, les précautions à prendre avant et après l’introduction des eaux. Il décrit un procédé dont il s’est servi avec avantage, pour l’approfondissement d’une de ses principales coupures : il a placé, entre des batelets, des vannages qui ne laissaient qu’un écoulement de fond tel, que le fluide formant remous en amont, s’écoulait par l’orifice inférieur avec une vitesse capable d’entraîner les matières du lit et de les transporter en aval. Ce procédé a été, postérieurement à son premier emploi sur le Rhin, appliqué avec beaucoup de succès au désensablement du canal de Saint-Valery. On obtient, par son usage, des économies considérables.

» J’ai mentionné, ci-dessus, les travaux qui s’exécutent sur les rives, pour garantir les terrains cultivés et limiter l’étendue des inondations, mais on doit encore, même quand on n’a point en vue cet objet spécial d’utilité, assurer la conservation des berges en les défendant de l’érosion que le courant tend à leur faire subir. Ici se présente le problème de la direction des épis, qui a été un objet de controverse parmi les ingénieurs, et que M. Defontaine pense avec raison, suivant moi, devoir être perpendiculaire à la berge. Il faut voir, dans son ouvrage, les détails circonstanciés qu’il donne sur ces travaux et sur leurs applications, qui présentent généralement, trois cas, dont chacun comporte un mode particulier d’exécution ; ainsi, lorsqu’il sera nécessaire d’éloigner le Thalweg à une grande distance de la berge, on emploiera les jetées ou épis ; quand il ne s’agira d’éloigner le courant que d’une cinquantaine de mètres, on se servira de