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jours, comme on est tenté de le croire, rectiligne et horizontale. Cette forme ne s’observe que dans le cas de l’étale ou état permanent d’eau ; la ligne est curviligne convexe lorsque le fleuve est en crue, et curviligne concave lorsque le fleuve est en baisse.

Sur le Rhin, les époques des plus basses eaux annuelles sont les mois de janvier, février et mars ; les plus grandes eaux ont lieu en novembre et décembre. La différence entre les hautes et les basses eaux moyennes est,

Pour la partie comprise entre Huningue et le Vieux-Brisack
6m,57
Entre le Vieux-Brisack et Rhinau
4,39
Entre Rhinau et Kehl
3,72
Entre Kehl et Lauterbourg
5,62.

Le littoral des anses actuelles présente jusqu’à des profondeurs d’eau de 15m,4 (47 pieds).

Il résulte d’un forage exécuté à Strasbourg, qu’à Kehl, dans les basses eaux, la surface du fleuve est au moins à 50 mètres au-dessus du fond de la couche d’alluvion dans laquelle le lit est creusé.

Pour donner maintenant une idée des travaux d’art exécutés par M. Defontaine, nous allons laisser parler M. de Prony.

« À propos des levées en terre formant digues de bordage, et destinées à protéger les terrains cultivés en limitant l’étendue des inondations, M. Defontaine émet une opinion qui pourrait sembler systématique, s’il n’avait pas l’expérience en sa faveur. Lorsqu’on a arrêté l’emplacement général d’une levée supposée curviligne, il est naturel de penser que sa courbure doit être continue ou sans ressauts dans toute son étendue ; cette continuité paraît offrir à M. Defontaine des inconvéniens graves ; il y substitue une direction polygonale, les côtés du polygone ou élémens curvilignes, étant des arcs de courbe concaves du côté du courant, unis par des arcs convexes, d’un petit développement. Il a reconnu que par ces dispositions le colmatage des terrains bas s’opère avec plus de succès et on n’a à s’occuper que de la défense des saillies formées par les petits arcs de raccordement, défense qui ne comporte pas de grandes difficultés.

» L’expérience lui a prouvé que les digues en gravier étaient les plus durables, et c’est aussi d’après des données expérimentales qu’il a établi les profils transversaux de ces digues.

» Passant ensuite aux barrages transversaux, destinés à fermer les bras