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» Depuis l’événement, M. Millet a cherché près de la maison, et dans les champs environnans, s’il ne trouverait pas quelque pierre d’une nature inconnue.

» Il en a déjà recueilli deux, de la grosseur d’un petit œuf, qui lui semblent avoir ce caractère ; elles sont irrégulières, anguleuses ; leur pâte est grisâtre, bleuâtre, à teintes blanchâtres variées ; on y distingue des pyrites ; à l’air humide, elles se couvrent d’une sorte de rouille ; enfin elles paraissent avoir subi un commencement de fusion, car l’extérieur est formé d’une couche mince noirâtre. »

Le phénomène décrit par M. Millet est surtout intéressant à cause de la date de son apparition. On aura remarqué, en effet, que cette date est précisément ce 13 novembre, sur lequel, dans notre précédent Compte Rendu (Voyez p. 394 et 395) nous avions appelé l’attention des observateurs.

L’Académie autorise M. Arago à remercier, en son nom, M. Millet de sa communication importante, et à le prier d’envoyer à Paris une des pierres qu’il a recueillies afin qu’on puisse la soumettre à l’analyse chimique.

Physique du globe.Action des aurores boréales.

M. Arago annonce que les instrumens magnétiques de la Bonite, ont été soigneusement comparés à ceux de l’Observatoire. Pendant qu’on se livrait à ces vérifications le 17 et le 18 novembre dernier, les aiguilles des variations diurnes, tant celle de l’Observatoire établie dans la grande salle méridienne, que l’aiguille de l’expédition placée à l’extrémité sud du jardin, éprouvèrent des mouvemens brusques, irréguliers, très considérables. Quoique le ciel fût couvert, M. Arago n’hésita pas, dès la matinée du 17, à conclure de ces affolemens qu’une aurore boréale se montrerait. Le 18, les oscillations inusitées étaient devenues si fortes, qu’on se crut autorisé, malgré un ciel entièrement couvert, à chercher dans le nord des traces d’aurore. Des lueurs vives, changeantes, y furent aperçues en effet : elles perçaient un rideau de nuages épais et continu.

Depuis que ces remarques diverses ont été consignées dans les registres de l’Observatoire, les journaux anglais ont annoncé que des aurores boréales se sont montrées à Londres durant la nuit du 17 au 18 novembre, et pendant la nuit suivante. Elles étaient si brillantes, que, dans plusieurs quartiers, les pompiers les prirent pour des indices d’incendie. Ainsi, voilà un nouvel exemple ajouté à tant d’autres, d’un dérangement de l’aiguille aimantée évidemment engendré par ces lumières mystérieuses