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tant son œil arrive au plan horizontal tangent aux crêtes de deux vagues voisines. C’est là précisément la solution du problème que nous nous étions proposé.

Nous avons supposé qu’on voulait apporter dans cette observation, toute l’exactitude que les instrumens de marine comportent. L’opération serait plus simple et d’une précision quelquefois suffisante, si l’on se contentait de déterminer, même à l’œil nu, jusqu’à quelle hauteur on peut s’élever le long du mât, sans jamais apercevoir, quand le navire est descendu dans le creux, d’autre vague que la plus voisine de celles qui s’approchent ou s’éloignent. Sous cette forme, l’observation serait à la portée de tout le monde ; elle pourrait donc être faite pendant les plus fortes tempêtes, c’est-à-dire dans les circonstances où l’usage des instrumens à réflexion présenterait quelques difficultés, et lorsque, d’ailleurs, toute autre personne qu’un matelot ne se hasarderait pas peut-être impunément à grimper le long d’un mât.

Les dimensions transversales des vagues se déterminent assez bien en les comparant à la longueur du navire qui les sillonne ; leur vitesse, on la mesure par les moyens connus. Nous n’avons donc, en terminant cet article, qu’à signaler de nouveau ces deux sujets de recherches à l’attention de M. le commandant de la Bonite.

Visibilité des écueils.

Le fond de la mer, à une distance donnée d’un vaisseau, se voit d’autant mieux que l’observateur est plus élevé au-dessus de la surface de l’eau ; aussi lorsqu’un capitaine expérimenté navigue dans une mer inconnue et semée d’écueils, il va quelquefois afin de pouvoir diriger son navire avec plus de certitude, se placer au sommet du mât.

Le fait nous semble trop bien établi pour que nous ayons, à ce sujet, rien à réclamer de nos jeunes navigateurs quant au point de vue pratique ; mais ils pourront, en suivant les indications que nous nous permettrons de leur donner ici, remonter peut-être à la cause d’un phénomène qui les touche de si près, et en déduire pour apercevoir les écueils, des moyens plus parfaits que ceux dont une observation fortuite leur a enseigné à faire usage jusqu’ici.

Quand un faisceau lumineux tombe sur une surface diaphane, quelle qu’en soit la nature, une partie la traverse et une autre se réfléchit. La portion réfléchie est d’autant plus intense que l’angle du rayon incident