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régions équinoxiales, n’offraient jamais d’arcs supplémentaires, ce serait une preuve que les gouttes d’eau s’y détacheraient des nuages, plus grosses et plus inégales que dans nos climats. Dans l’ignorance où nous sommes des causes de la pluie, cette donnée ne serait pas sans intérêt.

Quand le soleil est bas, la portion supérieure de l’arc-en-ciel, au contraire, est très élevée. C’est vers cette région culminante que les arcs supplémentaires se montrent dans tout leur éclat. À partir de là, leurs couleurs s’affaiblissent rapidement. Dans les régions inférieures, près de l’horizon et même assez haut au-dessus de ce plan, on n’en aperçoit jamais de traces, du moins en Europe.

Il faut donc que pendant leur descente verticale, les gouttes d’eau aient perdu les propriétés dont elles jouissaient d’abord ; il faut qu’elles soient sorties des conditions d’interférences efficaces ; il faut qu’elles aient beaucoup grossi.

N’est-il pas curieux, pour le dire en passant, de trouver dans un phénomène d’optique, dans une particularité de l’arc-en-ciel, la preuve qu’en Europe la quantité de pluie doit être d’autant moindre, qu’on la reçoit dans un récipient plus élevé !

L’augmentation de dimension des gouttes, on ne peut guère en douter, tient à la précipitation d’humidité qui s’opère à leur surface à mesure qu’en descendant de la région froide où elles ont pris naissance, elles traversent les couches atmosphériques de plus en plus chaudes qui avoisinent la terre. Il est donc à peu près certain que, s’il se forme dans les régions équinoxiales des arcs-en-ciel supplémentaires, comme en Europe, ils n’atteindront jamais l’horizon ; mais la comparaison de l’angle de hauteur sous lequel ils cesseront d’y être aperçus, avec l’angle de disparition observé dans nos climats, semble devoir conduire à des résultats météorologiques qu’aucune autre méthode, aujourd’hui connue, ne pourrait donner.

Halos.

Dans les latitudes élevées, dans les parages du cap Horn, par exemple, le soleil et la lune paraissent souvent entourés d’un ou de deux cercles lumineux, que les météorologistes appellent des halos. Le rayon du plus petit de ces cercles est d’environ 22° ; le rayon du plus grand diffère à peine de 46°. La première de ces dimensions angulaires est à peu de chose près la déviation minimum que la lumière éprouve en traversant un prisme de glace de 60° ; l’autre serait donnée par deux prismes de 60° ou par un seul prisme de 90°.