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La date est encore la nuit du 12 au 13 novembre.

Cette presque identité de dates nous autorise d’autant plus à inviter nos jeunes navigateurs à veiller attentivement à tout ce qui pourra apparaître dans le firmament du 10 au 15 novembre, que les observateurs qui, favorisés par une atmosphère sereine, ont attendu le phénomène l’année dernière (1834), en ont aperçu des traces manifestes, dans la nuit du 12 au 13 novembre[1].

Lumière zodiacale.

La lumière zodiacale, quoiqu’elle soit connue depuis près de deux siècles, offre encore aux cosmologues un problème qui n’a pas été résolu d’une manière satisfaisante. L’étude de ce phénomène, par la nature même des choses, est principalement réservée aux observateurs placés dans les régions équinoxiales ; eux seuls pourront décider si Dominique Cassini s’était suffisamment défié des causes d’erreur auxquelles on est exposé dans nos atmosphères variables ; s’il avait pris en assez grande considération la pureté de l’air, lorsque dans son ouvrage il annonçait

Que la lumière zodiacale est constamment plus vive le soir que le matin ;

Qu’en peu de jours sa longueur peut varier entre 60 et 100° ;

  1. Depuis que ce rapport a été lu à l’Académie, M. Bérard, l’un des officiers les plus instruits de la marine française, m’a fait l’amitié de m’adresser l’extrait ci-après du journal du brick le Loiret. M. Bérard était le commandant de ce navire.
    « Le 13 novembre 1831, à 4 heures du matin, le ciel était parfaitement pur, la rosée très abondante ; nous avons vu un nombre considérable d’étoiles filantes et de météores lumineux d’une grande dimension : pendant plus de 3 heures, il s’en est montré, terme moyen, deux par minute. Un de ces météores qui a paru au zénith, en faisant une énorme traînée dirigée de l’est à l’ouest, nous a présenté une bande lumineuse très large (égale à la moitié du diamètre de la Lune), et où l’on a très bien distingué plusieurs des couleurs de l’arc-en-ciel. Sa trace est restée visible pendant plus de six minutes.
    » Nous étions alors sur la côte d’Espagne, près de Carthagène :
    Thermomètre dans l’air
    17°,0
    Températ. de la mer
    18°,5 centig.
    Baromètre
    28po 5lig,0. »
    Ainsi se confirme, de plus en plus, l’existence d’une zone composée de millions de petits corps dont les orbites rencontrent le plan de l’écliptique vers le point que la terre va occuper tous les ans, du 11 au 13 novembre. C’est un nouveau monde planétaire qui commence à se révéler à nous.