Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/394

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la direction de son mouvement. En rapportant ces météores aux principales étoiles des constellations qu’ils traversent, les diverses questions que nous venons d’indiquer peuvent être résolues d’un coup d’œil ; voilà donc un sujet de recherches qui n’occasionnera aucune fatigue. En tout cas, pour que nos jeunes compatriotes s’y attachent, il nous suffira de leur faire remarquer combien il serait piquant d’établir que la Terre est une planète par des preuves puisées dans des phénomènes tels que les étoiles filantes, dont l’inconstance était devenue proverbiale. Nous ajouterions encore, s’il était nécessaire, qu’on n’entrevoit guère aujourd’hui la possibilité d’expliquer l’étonnante apparition de bolides, observée en Amérique dans la nuit du 12 au 13 novembre 1833, si ce n’est en supposant qu’outre les grandes planètes (et dans ce nombre nous comprenons même Cérès, Pallas, Junon et Vesta), il circule autour du Soleil des milliards de petits corps qui ne deviennent visibles qu’au moment où ils pénètrent dans notre atmosphère et s’y enflamment ; que ces astéroïdes (pour nous servir d’une expression d’Herschel) se meuvent en quelque sorte par groupes ; qu’il en existe cependant d’isolés ; et que l’observation assidue des étoiles filantes sera, à tout jamais, le seul moyen de nous éclairer sur ces curieux phénomènes.

Nous venons de faire mention de l’apparition d’étoiles filantes observée en Amérique en 1833. Ces météores se succédaient à de si courts intervalles qu’on n’aurait pas pu les compter ; des évaluations modérées portent leur nombre à des centaines de mille. On les aperçut le long de la côte orientale d’Amérique, depuis le golfe du Mexique jusqu’à Halifax, depuis 9 heures du soir jusqu’au lever du soleil, et même, dans quelques endroits, en plein jour, à 8 heures du matin. Tous ces météores partaient d’un même point du ciel situé près de du Lion, et cela, quelle que fût d’ailleurs, par l’effet du mouvement diurne de la sphère, la position de cette étoile. Voilà assurément un résultat fort étrange ; eh bien ! citons-en un second qui ne l’est pas moins.

La pluie d’étoiles filantes de 1833 eut lieu, nous l’avons déjà dit, dans la nuit du 12 au 13 novembre.

En 1799, une pluie semblable fut observée en Amérique par M. de Humboldt ; au Groënland par les Frères Moraves ; en Allemagne par diverses personnes.

La date est la nuit du 11 au 12 novembre.

L’Europe, en 1832, fut témoin du même phénomène, mais sur une moindre échelle.