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qu’ils ont précisément la couleur et la dureté de ce bois des pilotis de l’ancien pont de Londres, dont on a fait naguère des couteaux et des rasoirs fort recherchés des curieux.

» Après avoir traversé un banc de sable parfaitement semblable à celui que l’on trouve près de la superficie, la sonde a encore rapporté, d’une profondeur de 135 mètres, des fragmens de coquilles très menus, dont jusqu’ici on n’a pas réussi à déterminer l’espèce ; ensuite on a rencontré de nouveau du sable, et l’on continue encore d’avancer, quoique avec des espérances de succès bien médiocres. »

Depuis la profondeur de 11 mètres comptés à partir du sol, le trou de sonde est rempli d’eau. M. Moll ne dit pas si cette eau est douce ou saumâtre. Sa température déterminée avec des appareils convenables, a paru être partout la même, « ce qui ne semblera guère étonnant, dit l’astronome d’Utrecht, si l’on fait attention que la sonde montant et descendant sans cesse, doit mêler continuellement l’eau contenue dans ce tube étroit. »

Une difficulté toutefois, se présente : M. Moll s’est assuré que l’eau du puits foré, était à +10°,0 centigrades tout aussi bien par une température extérieure de −0°,6, que par +23°,3 de chaleur. Or la température moyenne d’Utrecht se trouve être de +9°,2. Elle n’est donc pas d’un degré tout entier au-dessous de la température de l’eau du puits. Que devient donc ici la chaleur croissante de la terre ?

À 132 mètres, le fond du trou semblerait devoir être à 14 ou 15 degrés. En remontant, on se serait attendu à trouver jusqu’à 10 ou 12 mètres de la surface, des parois ou des veines d’eau à des températures comprises entre 14°,5 et 9°,5, et conséquemment un état moyen du liquide supérieur à +10°. Si l’eau de la mer arrivait jusqu’au trou de sonde par voie d’infiltration à travers le sable, on expliquerait peut-être assez facilement pourquoi sa température ne surpasse pas 10°. Espérons que M. Moll s’empressera d’éclaircir ce qu’il y a de louche en ce moment dans le résultat qu’il a obtenu.

Chimie.Nouvelle substance, la Benzimide. Moyen d’extraire le radical benzoyle.

En examinant une matière résineuse qui avait été obtenue par M. Laugier fils en rectifiant de l’essence d’amandes amères, M. Auguste Laurent a trouvé qu’elle renferme de la benzoïne et une nouvelle substance qu’il nomme benzimide. Cette substance est cristallisée, neutre, insoluble dans