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pure, par un ciel du plus bel azur ! Les gouttes ne sont pas très serrées ; mais elles surpassent en grosseur les plus larges gouttes de pluie d’orage de nos climats. Le fait est certain ; nous en avons pour garant et M. de Humboldt, qui l’a observé dans l’intérieur des terres, et M. le capitaine Beechey, qui en a été témoin en pleine mer ; quant aux circonstances dont une aussi singulière précipitation d’eau peut dépendre, elles ne nous sont pas connues. En Europe on voit quelquefois, par un temps froid et parfaitement serein, tomber lentement en plein midi de petits cristaux de glace dont le volume s’augmente de toutes les parcelles d’humidité qu’ils congèlent dans leur trajet. Ce rapprochement ne mettrait-il pas sur la voie de l’explication désirée ? Les grosses gouttes n’ont-elles pas été dans les plus hautes régions de l’atmosphère, d’abord, de très petites parcelles de glace excessivement froides ; ensuite, plus bas, par voie d’agglomération, de gros glaçons ; plus bas encore des glaçons fondus ou de l’eau ? Il est bien entendu que ces conjectures ne sont consignées ici que pour montrer sous quel point de vue le phénomène peut être étudié ; que pour exciter, surtout, nos jeunes voyageurs à chercher avec soin si pendant ces singulières pluies, les régions du ciel d’où elles tombent n’offriraient pas quelques traces de halo. Si ces traces s’apercevaient, quelque légères qu’elles fussent, l’existence de cristaux de glace dans les hautes régions de l’air serait démontrée.

Il n’est presque pas de contrée où, maintenant, l’on ne trouve des météorologistes ; mais, il faut l’avouer, ils observent ordinairement à des heures choisies sans discernement et avec des instrumens inexacts ou mal placés. Il ne semble pas difficile, aujourd’hui, de ramener les observations d’une heure quelconque, à la température moyenne du jour ; ainsi, un tableau météorologique, quelles que soient les heures qui y figurent, aura du prix à la seule condition que les instrumens employés auront pu être comparés à des baromètres et thermomètres étalons.

Nous croyons que l’on doit recommander ces comparaisons à MM. les officiers de la Bonite. Partout où on les aura effectuées, les observations météorologiques locales auront du prix. Une collection des journaux du pays suppléera souvent à des copies qu’on obtiendrait difficilement.

Magnétisme terrestre.

La science s’est enrichie, depuis quelques années, d’un bon nombre d’observations de variations diurnes de l’aiguille aimantée ; mais la plupart de ces observations ont été faites ou dans les îles ou sur les côtes occiden-