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fois, de calculer les observations, si l’on a pris la peine, sous diverses latitudes, de déterminer depuis le lever du soleil jusqu’à midi, et depuis midi jusqu’à l’époque du coucher, suivant quelle progression la différence des deux instrumens grandit durant la première période, et comment elle diminue pendant la seconde. Les jours de grand vent devront être toujours exclus, quel que soit d’ailleurs l’état du ciel.

Une observation qui ne serait pas sans analogie avec celle des deux thermomètres vêtus de noir et de blanc, consisterait à déterminer le maximum de température que, dans les régions équinoxiales, le soleil peut communiquer à un sol aride. À Paris, en 1826, dans le mois d’août, par un ciel serein, nous avons trouvé, avec un thermomètre couché horizontalement, et dont la boule n’était recouverte que de 1 millimètre de terre végétale très fine, +54°. Le même instrument, recouvert de 2 millimètres de sable de rivière, ne marquait que +46°.

Les expériences que nous venons de proposer doivent, toutes choses d’ailleurs égales, donner la mesure de la diaphanéité de l’atmosphère. Cette diaphanéité peut être appréciée d’une manière en quelque sorte inverse et non moins intéressante, par des observations de rayonnement nocturne que nous recommanderons aussi à l’attention de l’état-major de la Bonite.

On sait, depuis un demi-siècle, qu’un thermomètre placé, par un ciel serein, sur l’herbe d’un pré, marque 6°, 7° et même 8° centigrades de moins qu’un thermomètre tout aussi semblable suspendu dans l’air à quelque élévation au-dessus du sol ; mais c’est depuis peu d’années qu’on a trouvé l’explication de ce phénomène ; c’est depuis 1817 seulement, que Wells a constaté, à l’aide d’expériences importantes et variées de mille manières, que cette inégalité de température a pour cause la faible vertu rayonnante d’un ciel serein.

Un écran placé entre des corps solides quelconques et le ciel, empêche qu’ils ne se refroidissent, parce que cet écran intercepte leurs communications rayonnantes avec les régions glacées du firmament. Les nuages agissent de la même manière ; ils tiennent lieu d’écran. Mais, si nous appelons nuage toute vapeur qui intercepte quelques rayons solaires venant de haut en bas, ou quelques rayons calorifiques allant de la terre vers les espaces célestes, personne ne pourra dire que l’atmosphère en soit jamais entièrement dépouillée. Il n’y aura de différence que du plus au moins.

Eh bien ! ces différences, quelque légères qu’elles soient, pourront