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» Il ne plut pas jusqu’au soir. La trombe ne laissa aucune trace d’eau, et la fumée qu’elle répandait n’était pas même humide, d’après ce que disent les habitans du lieu ; aucune odeur sensible ne s’en dégageait. »

Physique terrestre.Puits artésien en Hollande.

M. Moll, directeur de l’observatoire d’Utrecht, écrit à M. Arago, qu’on vient de faire en Hollande, dans la province dont la ville d’Utrecht est la capitale, un essai de forage artésien qui jusqu’ici n’a point donné de résultats favorables. L’opération, néanmoins, envisagée sous le rapport géologique, n’est pas dépourvue d’intérêt et semble devoir modifier notablement les opinions les plus répandues sur la constitution du sol des Pays-Bas, je veux dire sur l’hypothèse qui fait dériver ce sol des alluvions du Rhin.

Le point où le forage a été opéré, fait partie de cette grande bruyère, qui, de la Hollande, s’étend presque sans interruption jusqu’en Prusse et en Pologne. Les nivellemens de M. Moll le placent par 16 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer du Nord. À la fin de juin 1834, la sonde s’était enfoncée de 132 mètres ; elle se trouvait donc à 116 mètres plus bas que le niveau de la mer. Suivant les idées communes, après le sable dont ces plaines sont couvertes, on devait s’attendre à rencontrer le terrain d’alluvion, c’est-à-dire des argiles et surtout différentes espèces de tourbe. On pouvait aussi imaginer que des coquilles se présenteraient de bonne heure ; rien de tout cela ne s’est vérifié. « Jusqu’à la profondeur de 132 mètres, on n’a trouvé, dit M. Moll, que du sable et des cailloux roulés, et ceux que la sonde a rapportés de la plus grande profondeur ne diffèrent en rien des sables qu’on ramasse à la surface. Ce sable est tantôt plus fin, tantôt plus gros ; sa couleur change de temps à autre ; assez fréquemment il contient de l’oxide de fer : mais tout cela se trouve également à la surface. Par-ci, par-là on a rencontré quelques bancs argileux, mais d’une petite épaisseur. D’autres fois la sonde a rapporté cet oxide de fer qu’on nomme géodes, ensuite du fer oxidé hydraté, etc., rarement du silex entouré de craie. Enfin, à une profondeur de 83m,5, on a eu un fragment de coquille bivalve, brisé en trois morceaux : il paraît que le fragment est trop petit pour qu’on puisse reconnaître s’il appartient à une espèce d’eau douce. À 129 mètres, on a trouvé des fragmens d’un bois très dur et très pesant (la pesanteur spécifique est à peu près 2). Examinées au microscope, des sections très minces de ce bois ressemblent assez au bois d’ébène ; quelques personnes ont cru y voir le caractère des lignites ; pour moi, je trouve