Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/379

Cette page a été validée par deux contributeurs.

» Observations astronomiques. — Ils sentiront également la nécessité des observations multipliées de latitude et de longitude, pour fixer, avec la précision que comportent aujourd’hui les méthodes de l’astronomie nautique, la position absolue ou relative des principaux points de station.

» Marées. — Les marées aussi donneraient lieu à beaucoup d’expériences pleines d’intérêt, si l’on avait un loisir suffisant pour les exécuter. Toutefois l’Académie espère qu’il sera possible, aux officiers de la Bonite, de déterminer à divers instans de la journée pendant les principales relâches, l’établissement du port, le plus grand et le plus petit marnage de la mer, ainsi que la direction, la force et les variations des courans.

» Vents. — L’étude des vents, de leur fréquence et de leur force ; les dangers auxquels ils exposent les navires ; les époques de l’année ou du jour où ils soufflent ; leurs variations périodiques et leur marche ; les pronostics qui les annoncent ; leur coïncidence avec le beau et le mauvais temps, pourront employer encore d’une manière utile les loisirs des officiers de l’expédition. Il importe que les remarques de ce genre soient faites avec soin, et, autant que possible, heure par heure, tant en mer qu’en rade, et de manière à se rattacher aux observations thermométriques et barométriques dont il est parlé dans un autre paragraphe de ces instructions.

» Échantillons d’eau douce. — Des échantillons d’un litre d’eau environ, puisés à chacune des sources où l’on fera aiguade, et mis dans des bouteilles bien bouchées, seront précieux pour déterminer, au retour du voyage, leur degré de pureté et de salubrité, question qui n’est point étrangère à celle de la conservation de la santé des équipages.

» Recherches philologiques. — La connaissance de la langue des peuples maritimes et encore peu connus offre beaucoup d’importance aux navigateurs, aux philologues, ainsi qu’aux savans qui s’occupent de l’histoire de l’homme. Il est fort à désirer que l’expédition de la Bonite rapporte, en ce genre tout ce qu’il lui sera possible de se procurer. On croit devoir rappeler aux voyageurs que de simples collections de mots, classés en vocabulaires, servent beaucoup moins la science que des phrases et des discours suivis. C’est qu’en effet, on peut toujours retrouver les mots dans les phrases, et qu’on ne saurait retrouver les constructions de phrases dans les mots. Mais il faut avoir soin de se procurer la traduction d’une partie, au moins, des pièces recueillies, et de marquer fidèlement la prononciation, ou la valeur de chaque lettre dont on a fait usage. L’Académie désire que les officiers de la Bonite fixent particulièrement leur attention sur la langue