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Physique.Lettre de M. Peltier, sur une production d’électricité qui, suivant l’auteur, serait due au simple contact de deux corps hétérogènes.

« Dans une lettre lue en partie le 9 de ce mois, à l’Académie des Sciences, M. de La Rive prouve que c’est par une action chimique qu’on obtient de l’électricité avec un couple manganèse et platine, et non par le contact ; conséquemment, qu’il ne reste plus aucun fait en faveur de l’hypothèse de Volta.

» Cette hypothèse, il est vrai, ne peut expliquer les phénomènes dynamiques et jamais le contact seul n’a produit de courant continu. Mais de son côté, l’opinion émise par le savant genevois, déduite tout entière d’un seul mode de production, est elle-même trop absolue, comme nous allons le prouver aujourd’hui pour l’électricité statique. De chaque côté l’erreur est dans la considération de l’identité des causes immédiates de deux ordres de phénomènes.

» J’ai fait six plateaux condensateurs de même grandeur : deux en cuivre, deux en zinc, et deux doubles, formés chacun de deux disques zinc et cuivre, soudés comme les couples des piles à colonne. Ces plateaux sont recouverts partout de cinq à six couches de vernis : de petits crochets en platine, vissés dans leur épaisseur, sont le seul moyen de les toucher métalliquement.

» Sur un bon électroscope à armatures mobiles, j’ai vissé un collecteur en cuivre, sur lequel j’ai placé les deux doubles disques, réunis par une courte tige métallique, les métaux alternant entre eux, zinc cuivre. Enfin, au-dessus de ces disques, j’ai placé le condensateur. À l’un des crochets de l’appareil interposé, est attaché un fil métallique qui établit une communication permanente avec le sol. Il est bien évident alors, que cet appareil doit être à l’état neutre, si les métaux sont indifférens à la coercition de l’électricité statique. Il est bien évident aussi, que de quelque côté qu’on le tourne, les plateaux en cuivre devraient conserver leur état naturel, eux, qui sont isolés par dix à douze couches de vernis. L’expérience est tout-à-fait contraire à cette induction, car si l’on place le zinc des doubles disques sur le collecteur, et qu’on fasse communiquer ce dernier, par un fil de platine isolé, au condensateur placé au-dessus de l’appareil, le collecteur se charge d’électricité négative, comme l’indiquent les feuilles d’or, lorsqu’on a enlevé tout l’appareil. Si au lieu du condensateur supérieur en