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vu que leur densité apparente restait presque exactement constante ; de sorte que, entre ces limites de température, elles se dilatent sensiblement comme l’eau. D’après cela, leur densité apparente et leur dosage étant observés pour un grand nombre de cas, on pouvait, par interpolation, en déduire la relation continue de ces deux élémens entre les températures assignées. C’est ce que j’ai fait, après avoir construit d’abord graphiquement les observations sur une échelle fort large pour rectifier leurs petites anomalies accidentelles. J’ai obtenu ainsi une table qui donne les densités apparentes des solutions dans l’air pour chaque centième d’acide depuis 1 jusqu’à 60. Réciproquement, ces densités étant données, on peut conclure les proportions d’acide d’après la table, tout aussi exactement que par la balance, opération toujours délicate, et qui ne peut s’appliquer aux solutions déjà formées.

» La lenteur et la régularité des différences par lesquelles les nombres de cette table se succèdent, m’ont porté à examiner la nature de la courbe graphique dont je les avais déduits. J’ai trouvé qu’elle coïncidait exactement avec une branche d’hyperbole équilatère, ayant ses asymptotes parallèles aux axes rectangulaires des coordonnées, lesquelles étaient ici la proportion pondérale d’acide en centièmes, et l’excès de la densité apparente sur l’unité. Connaissant cette relation, deux observations suffisent pour retrouver tous les nombres de la table aussi exactement, peut-être même plus exactement que ne les peut donner la construction graphique. Une troisième donnée est fournie par la nature de la question même, qui veut que la densité apparente égale l’unité quand il n’y a pas du tout d’acide dans la solution.

» La constance de ces densités apparentes n’est pas toutefois complétement rigoureuse, même pour l’intervalle de température spécifié plus haut. Les solutions tartriques se contractent réellement un peu plus que l’eau, quand la température baisse[1] ; d’où il suit que la relation hyperbolique entre leurs proportions d’acide et leurs densités apparentes observées dans l’air, ne peut être tout-à-fait exacte que pour une même température. Elle le devient, en effet, alors à tel point, qu’il est impossible de distinguer ses résultats d’avec les observations. En passant d’une température à une autre, l’hyperbole change de position et de puissance ; mais si peu, qu’entre 13°

  1. . Je me suis assuré de ceci jusqu’à la température de +4° cent. Je ne sais pas ce qui arrive au-delà du maximum de condensation de l’eau, où elle recommence à se dilater.