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tibles de s’étaler diversement au gré de l’animal. Ces pattes, toujours en exercice, et qui sont la garantie de l’existence de la corise, devaient donc être plus riches en organes de locomotion et d’équilibre ! Et qui pourrait compter les milliers de muscles destinés aux milliers de mouvemens de cet infatigable nageur ? Les pattes antérieures, uniquement préhensives, armées de crochets, de scies, de râteaux, pour saisir, déchirer et retenir une proie vivante, devaient avoir une puissance musculaire proportionnée à ce but essentiel de pourvoir à la subsistance de l’individu ; mais par la nature même de leurs attributions, elles étaient souvent vouées à un repos plus ou moins prolongé. Quant aux pattes intermédiaires, où les frémissemens intérieurs sont si difficiles à saisir, si obscurs, elles ne sont qu’ambulatoires, et demeurent habituellement inactives dans un insecte nageur par excellence. Dans le repos absolu de l’animal immergé, elles servent à fixer le corps au moyen des longues pinces droites qui les terminent. Ce sont les ancres de la corise.

» Agréez, etc. »

Zoologie.Observations sur les rhizopodes et les infusoires ; par M. Dujardin.

L’auteur annonce que les résultats qu’il a obtenus font l’objet d’un Mémoire qu’il doit lire bientôt ; mais, ajoute-t-il, « j’ai senti que des faits si étranges ne pourraient être admis définitivement dans la science, que lorsqu’ils seraient appuyés du témoignage imposant de l’Académie ; j’ai donc fait tous mes efforts pour avoir des rhizopodes vivans à Paris, et après avoir essayé vainement d’en apporter de la Méditerranée, je suis parvenu à conserver dans des flacons d’eau de mer des milioles, des vorticiales recueillies dans la Manche, ainsi que le singulier genre que j’ai appelé gromia, en lavant des touffes de coralline. On peut aisément les observer en les plaçant, entre deux lames de verre, sous la lentille du microscope simple ou composé. On reconnaît bien alors que ces animaux émettent des filamens de consistance glutineuse ayant presque l’aspect du verre fondu, avec des nodosités qui s’avancent dans un sens ou dans l’autre ; ils sont rétractiles, susceptibles de se ramifier, de s’anastomoser, et de se fondre ensemble, servant de pied à l’animal pour le mouvement de reptation, et par leur aspect de fibres radiciformes justifiant bien le nom de rhizopodes.

» On acquiert ainsi la conviction qu’il existe des animaux sans epithe-