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ni même la plus simple mention nulle part, et qui paraît cependant assez commune, puisque j’en ai recueilli déjà huit observations. C’est une hernie de la partie inférieure du rectum à travers la vulve ; hernie que j’ai constatée à divers degrés, depuis la grosseur d’une noix jusqu’à celle d’un gros œuf de poule ; tantôt compliquée de cystocèle ou de chute de matrice, le plus souvent à l’état simple, et offrant des caractères et des inconvéniens particuliers. J’aurais pu dès aujourd’hui en faire l’histoire pathologique, mais j’ai préféré attendre les résultats des essais que je tente en ce moment pour y porter remède. »

Statistique.Lettre de M. Demonferrand sur l’exactitude des documens statistiques dont on fait usage dans toutes les recherches relatives à la loi de la mortalité en France.

Des doutes sérieux ont été élevés concernant l’exactitude des tables de mortalité adressées au ministère par les autorités départementales. Peut-on, d’après cela, se demande M. Demonferrand, accorder quelque confiance aux recherches qui se fonderont sur ces documens ?

Voici sa réponse :

« Il existe un moyen simple d’apprécier le degré de probabilité des documens et des résultats auxquels ils ont servi de base. Ce moyen est emprunté à l’Astronomie : il consiste à se servir des valeurs approximatives fournies par des observations imparfaites, pour prédire des faits futurs, et à comparer ensuite les résultats du calcul à de nouvelles observations, pour obtenir des approximations de plus en plus rigoureuses.

» Pour appliquer cette méthode à mon travail, voici la marche que j’ai suivie. Il est évident que si l’on diminue le nombre des naissances de garçons d’une année quelconque, des pertes éprouvées par cette génération, en passant successivement de 0 à 1 an, de 1 à 2, etc., le reste donné par la 20me année, sera égal au nombre des conscrits de cette époque. Cette méthode était applicable aux départemens pour lesquels on possède une suite non interrompue de feuilles depuis 1814 ; ils sont au nombre de 61. J’ai calculé pour chacun d’eux le nombre des conscrits de la classe de 1834. En comparant les résultats avec les listes du recrutement, qui parviendront bientôt au ministère de la guerre, on aura une base fixe pour apprécier les limites d’erreur des feuilles, leur influence dans les calculs, et le degré de probabilité des lois que j’ai énoncées. »