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Chirurgie.Traitement des hernies.

M. Malgaigne, chargé du service des hernies au bureau central des hôpitaux de Paris, écrit afin de prendre date pour quelques idées que ses recherches lui ont suggérées et dont voici l’énoncé :

« 1o.La présence d’une hernie inguinale, directe ou oblique, est une prédisposition manifeste au développement d’une seconde, en sorte qu’après un espace de temps variable, et dont je m’occupe de déterminer les limites, tout individu atteint d’une hernie mal contenue doit s’attendre à en avoir deux.

» 2o.Tous les bandages imaginés jusqu’à ce jour pour contenir la hernie inguinale oblique, soit congéniale, soit accidentelle, sont fondés sur un principe vicieux et demandent une réforme complète. Tous exercent la compression principale sur l’anneau externe, et à peine sur une petite partie du canal. Le principe nouveau que je veux établir, consiste à exercer la compression sur tout le canal, mais principalement sur l’anneau interne.

» Les principaux inconvéniens de l’ancienne méthode sont : 1o qu’en bouchant seulement l’anneau externe, elle laisse la hernie séjourner dans le canal et ne fait donc que transformer une hernie complète en hernie intersticielle ; 2o elle ne procure une guérison radicale que par hasard, et même chez les enfans, la proportion des insuccès est énorme ; 3o la hernie est évidemment moins bien contenue, et la plupart des malades sur qui l’on compare les deux méthodes, en rendent témoignage à l’instant même ; 4o lorsque la hernie exige une grande force de compression, tous les bandages actuels s’appuyant sur le pubis, compriment le cordon spermatique ; et de là une proportion effrayante d’engorgemens du cordon ou du testicule ; ce qui n’a pas lieu avec la nouvelle méthode.

» 3o.Dans les hernies inguinales directes, surtout lorsqu’elles sont anciennes et que la partie inférieure de l’anneau est constituée par l’os pubis même, il faut une force de compression énorme et qui doit nécessairement porter sur le pubis. J’ai essayé alors si l’on ne pourrait pas éviter la compression du cordon en relevant le scrotum et plaçant la pelote compressive par-dessous ; j’ai déjà appliqué deux bandages de cette manière, mais depuis trop peu de temps pour être sûr du résultat.

» 4o.Parmi les affections confondues sous le nom de chute de l’utérus ou du vagin, il en est une toute spéciale, dont je n’ai vu ni description