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tions et des vues théoriques qui s’y trouvent consignées, chacun a compris que nous ne pourrions plus nous dispenser de publier ce travail sans y joindre tous les développemens que l’auteur a jugés nécessaires.

… « En voulant remettre au net, pour les Annales, le Mémoire que j’ai lu il y a environ un an à l’Institut sur l’électricité voltaïque, je suis parvenu à quelques résultats qui me paraissent nouveaux. Je viens vous en faire part, et si vous estimez qu’ils en soient dignes, oserai-je vous demander d’avoir la bonté de les communiquer à l’Académie des Sciences, qui avait accueilli avec indulgence mes premières recherches, et de leur donner une place dans votre journal.

» Vous vous rappelez peut-être que parmi les points que j’avais traités dans le mémoire auquel je viens de faire allusion, il y en avait un sur lequel j’avais principalement insisté, savoir qu’il n’y a aucun développement d’électricité dans le simple contact de deux corps hétérogènes. Cependant il existait encore quelques cas dans lesquels, je l’avoue, il était difficile de découvrir, une fois que l’on avait exclu le contact, la cause de l’électricité développée. Tel était, en particulier, le cas des peroxide de manganèse et de platine mis en contact l’un avec l’autre : on sait que dans le contact de ces deux corps, l’électricité positive passe au platine, et la négative dans le doigt ou le corps humide quelconque avec lequel on touche le peroxide. Or, en étudiant avec quelque soin ce qui se passe dans cette expérience, je me suis assuré que la production de l’électricité est due à une action chimique qui est exercée sur le peroxide de manganèse. Cette action est probablement une légère désoxidation accompagnée de la formation d’un hydrate ; elle est très faible avec l’eau distillée ; elle est plus forte, mais à des degrés différens, avec des solutions acides et alcalines, ou avec le doigt, dont l’humidité est toujours légèrement acide ou alcaline. Pour prouver que c’est à cette action et non au contact du peroxide avec le platine, qu’on doit attribuer les signes électriques, j’ai remplacé le platine par une lame mince de bois aussi sèche que j’ai pu me la procurer, sans qu’elle cessât d’être conductrice ; je l’ai mise sur le plateau du condensateur, et j’ai placé sur elle le peroxide ; puis touchant le peroxide soit avec le doigt, soit avec du papier trempé dans une solution acide, ou alcaline, j’ai obtenu au condensateur des signes très prononcés d’électricité positive. Pour recueillir la négative, j’ai fait l’expérience inverse : posant sur le plateau du condensateur une lame de platine, j’ai mis sur cette lame le morceau de papier humecté, sur lequel j’ai placé le peroxide que j’ai touché