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et tout différent dans sa forme de l’animal adulte, que MM. Ratke et Jacobson ont regardé à tort comme formant un genre d’animaux parasites, et que celui-ci a décrit et figuré sous le nom de Glochidime ; d’où il résulte que ce genre doit être considéré comme fantastique, et son nom être définitivement rayé des systèmes de zoologie.

» M. Armand de Quatrefages, jeune médecin de Toulouse, auquel la science doit déjà des observations fort intéressantes sur le développement des œufs des lymnées et des planorbes, ne connaissant très probablement pas le travail de M. Carus, se trouva tout naturellement conduit à examiner la question soulevée par M. Jacobson, et c’est de son mémoire sur la vie intrabranchiale des anodontes que nous avons été chargés, MM. Geoffroy-Saint-Hilaire, Duméril et moi, de vous faire un rapport.

» Dans ce travail, tout entier d’observations, M. de Quatrefages suit et rapporte minutieusement les changemens qu’il a observés jour par jour sur les œufs d’une espèce d’anodonte qu’il ne nomme pas, peut-être à tort ; et mieux encore il les fait connaître par des dessins qui nous ont paru devoir inspirer toute confiance.

» Après avoir expliqué comment par un simple courant, les œufs, rejetés par l’orifice excréteur ou anal du manteau sont ensuite repris par l’orifice respiratoire, et finissent par se loger dans les locules de la duplicature de la branchie externe, M. de Quatrefages expose les changemens journaliers que ces œufs éprouvent depuis le moment où ils sont entrés jusqu’à celui où ils sont rejetés. En voici l’analyse :

» Examinés aussitôt après leur arrivée dans les branchies, les œufs sphériques d’un quart de millimètre de diamètre, présentent dans leur intérieur une espèce de petit gâteau circulaire formé de globules transparens renfermant des globules plus petits, et que M. de Quatrefages, par analogie avec ce qu’il a observé chez les lymnées et les planorbes, regarde comme les rudimens du système nerveux et non comme un vitellus.

» Les deuxième et troisième jours, le nombre des globules augmente par le développement successif des globulins qui vont se porter à la circonférence. Le quatrième jour les globules ne sont plus distincts et le nucleus n’est composé que de globulins disséminés dans une masse pulpeuse. Une simple ligne plus obscure indique le bord cardinal de la coquille.

» Le cinquième jour, le nucleus a considérablement augmenté, il a pris une forme triangulaire et le bord cardinal de la coquille s’est de plus en plus prononcé.

» Les jours suivans, la coquille d’abord membraneuse, de forme trian-