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» Je pense, d’après cela, que les modifications des roches de la seconde classe pourront désormais s’expliquer toutes par voie de double décomposition, procédé qui vient de permettre à un de mes amis, M. Aimé, de produire, dans le laboratoire, du fer oligiste cristallisé analogue à celui de l’île d’Elbe, et du fer pur également cristallisé, substance jusque alors inconnue aux minéralogistes ; d’où je conclus que le temps n’est peut-être pas éloigné où nous pourrons facilement reproduire toutes les espèces de pierres gemmes, sans en excepter même le diamant. »

Astronomie.Lettre de MM. Guillaume Beer et Maedler à M. Arago sur les satellites de Saturne.

« Les deux satellites les plus rapprochés de Saturne découverts par Herschel, en 1789, lorsque la terre traversa le plan de l’anneau (lequel, par son télescope de 20 pieds, resta visible comme une ligne très fine) n’ont jamais été revus depuis ce temps-là, malgré les efforts de nos premiers astronomes. En conséquence, tout ce que nous savons de leurs orbites est uniquement fondé sur les observations de Herschel. Dans ce temps-là les élémens de réduction n’étaient pas déterminés avec une précision suffisante ; car les longitudes calculées de Saturne s’écartaient quelquefois d’un demi-degré des longitudes réelles ; en outre, Herschel n’avait pas assujetti ses observations à un calcul précis, et s’était contenté des premières approximations.

» Une discussion approfondie de ces observations nous a paru digne de quelque intérêt, d’autant plus que plusieurs personnes avaient conçu des doutes sur l’existence de ces satellites, depuis qu’on n’avait pas réussi à les voir à l’aide du grand réfracteur de Dorpat, pendant la dernière disparition de l’anneau.

» Cette discussion, nous l’avons entreprise ; en voici les résultats :

» En ce qui touche l’existence des satellites, on ne peut en douter par la seule comparaison des données d’Herschel. Il vit, par exemple, le 28 août 1789, les cinq anciens satellites à la fois, et avec certitude un sixième[1] ; le 17 septembre il les vit tous les sept. Il observa plusieurs fois des conjonctions entre les nouveaux satellites et les anciens, etc. Il y a, dans son Mémoire,

  1. Herschel a compté pour sixième celui qui serait le second par ordre des distances, et pour septième le plus rapproché ; les anciens, chez lui, ont conservé les dénominations de Cassini.